Même si la période estivale est souvent plus calme pour la plupart des franchisés, il n’est pas pour autant question de s’accorder deux mois de vacances ! Surtout après la période d’inactivité due au Covid-19 qui a impacté les entreprises.
Si pour la plupart des Français, été rime avec congés, les franchisés, eux, ont peu de temps pour se reposer. Même ceux qui ne sont pas situés dans des régions touristiques et pour lesquels l’activité ralentit, il y a les congés des salariés à gérer, de menus travaux à réaliser, la rentrée à préparer… Bref, c’est un été studieux qui les attend ! Mais pour pouvoir vraiment mettre à profit cette période particulière, encore faut-il trouver l’organisation adéquate.
Attribuer les congés avec équité
Cette organisation estivale passe, en premier lieu, par une bonne gestion des congés des salariés. Premier conseil : anticiper. Plus le franchisé s’occupera de la question des congés estivaux tôt dans l’année, plus ce sera facile d’établir un planning précis des départs.
“Dans les faits, les salariés ont commencé à poser leurs congés en janvier, notamment pour trouver plus facilement une location sur leur lieu de villégiature, et le planning estival est établi au plus tard en mars”, observe Laurent Delafontaine, associé fondateur d’Axe Réseaux et de Franchise Board. À noter, d’ailleurs, que la loi oblige l’employeur à avoir défini les dates de congés au moins un mois avant les départs. Deuxième conseil : être juste. Ce qui veut dire écouter les souhaits des collaborateurs. Car même si, légalement, c’est l’employeur qui a le dernier mot concernant la date des congés de ses employés, un dialogue est toujours préférable. Laura Aubert, responsable des ressources humaines chez De Neuville conseille aux franchisés du réseau de solliciter l’avis de leurs salariés, même si ce sont bien eux les décisionnaires à la fin. Être juste c’est aussi établir des critères d’attribution des congés si tout le monde veut partir en même temps (par exemple, favoriser les mères célibataires ou les parents d’enfant handicapé ou encore l’ancienneté). Il est également possible d’établir des roulements d’une année sur l’autre ou en prenant en compte les congés de fin d’année : ceux qui sont restés à Noël sont prioritaires pour leurs congés estivaux.
“On peut aussi verser une prime à ceux qui restent”, avance Laurent Delafontaine.
Fermer ou non ?
Si l’activité estivale est vraiment au point mort, il peut être envisageable de fermer son entreprise pendant quelques semaines. Le casse-tête des congés estivaux est alors réglé : les salariés sont dans l’obligation de prendre leurs vacances lors de la fermeture. Mais prendre cette décision n’est pas toujours simple.
“Les franchisés ferment très rarement en été, sauf si leur activité ne peut pas se poursuivre – s’ils dépendent d’une usine elle-même fermée par exemple. En effet, qui dit fermeture dit pas de chiffre d’affaires et donc pas de redevance, ce que n’apprécient pas les franchiseurs. Mais il arrive cependant aux franchisés de réduire leurs horaires et de fermer plus tôt, par exemple”, constate Laurent Delafontaine. Laura Aubert, qui rappelle que le franchiseur n’a pas à valider ou non le choix d’un franchisé de fermer boutique s’il le souhaite, rapporte cependant que les bailleurs (dans les centres commerciaux notamment) peuvent, eux, s’opposer à la fermeture de magasins durant l’été. Si la décision de fermer boutique est prise, ne pas oublier de prévenir ses clients mais aussi son banquier – afin qu’il ne soit pas étonné des faibles rentrées d’argent – et ses fournisseurs. Même si l’entreprise n’est pas fermée, la question des achats doit de toute façon se poser.
“Attention à bien dimensionner les achats afin de ne pas surstocker”, met en garde Laurent Delafontaine.
Travaux et préparation de la rentrée
Une fois le planning des congés des salariés établi, reste à définir celui du franchisé. Si l’activité est fortement ralentie, il peut évidemment en profiter pour prendre ses vacances. Laurent Delafontaine conseille cependant qu’un cadre (le franchisé lui-même ou un manager) soit toujours présent. Surtout, le franchisé aurait tort de ne pas profiter de cette période calme pour s’occuper de son entreprise ! La période estivale est par exemple le moment idéal pour réaliser des travaux : lorsque les clients sont en vacances, il n’est en effet pas gênant de fermer boutique quelques jours pour réaliser quelques raccords de peinture, changement de meubles, réorganisation du point de vente, optimisation du merchandising… Afin de proposer un magasin relooké à la rentrée ! C’est également le moment idéal pour réaliser un inventaire ou reprendre les tâches administratives laissées de côté durant l’année. Bien sûr, il ne faut pas non plus laisser la paperasse s’accumuler toute l’année pour ne s’en occuper qu’en août ! C’est aussi l’occasion de tester de nouveaux concepts, de faire du benchmark, de la prospection… Chez De Neuville, les franchisés préparent l’activité de septembre/octobre, commence à produire des compositions…
“L’été est le moment idéal pour reprendre tous les sujets dont on n’a ni le temps ni l’envie de s’occuper en temps normal”, résume Laurent Delafontaine.