L’enseigne peine à décrocher un prêt garanti par l’État (PGE) alors qu’elle y est éligible. Pour espérer sortir de cette impasse, l’intersyndicale de Conforama s’est tourné vers le ministère de l’Économie et des Finances.
Il y a quelques semaines, Mohammed Chadli, délégué syndical central CFE-CGC,
nous alertait sur la situation délicate rencontrée par Conforama. Alors que plusieurs banques avaient donné leur accord pour accompagner l’enseigne dans sa demande d’un prêt garanti par l’État, BNP Paribas refusait de suivre le mouvement. Deux semaines plus tard, la situation semble encore inextricable pour Conforama. Dans ce contexte, l’intersyndicale, constituée de FO, la CGT et de la CFE-CGC associée au CSEC de Conforama, alertent à nouveau sur le sort de l’enseigne. En effet, dans un communiqué publié le 2 juin, les syndicats expliquent que
“depuis plusieurs semaine déjà, les médias se font l’écho de réponses positives aux demandes de PGE formulées par des entreprises françaises. Depuis des semaines, nous sommes suspendus à l’annonce attendue de cette même décision positive à l’égard de notre enseigne”.
Solution industrielle
L’intersydicale souligne que Conforama répond aux critères d’éligibilité pour obtenir un PGE mais que désormais deux banques sont réticentes à l’octroyer
“malgré les efforts consentis et les garanties apportées par l’enseigne, ce qui conduit l’entreprise et ses salariés à une impasse”. Par ailleurs, dans leur communiqué, les syndicats précisent que
“selon la direction et la presse, le Ciri (Comité interministériel de restructuration industrielle) privilégierait une solution industrielle : les actionnaires de But satisferaient aux exigences de l’État avec le maintien de l’ensemble des emplois, le financement du plan de sauvegarde de l’emploi acté en 2019 et la préservation de tous les magasins”. Or, dans leur communiqué, les syndicats assurent que, d’après la direction de Conforama, les actionnaires de But n’auraient formulé aucune offre ferme à ce stade.
Clarifier la position du gouvernement
Sans solution pérenne, l’intersyndicale l’assure, les jours de Conforama sont comptés. L’enseigne
“va se trouver en état de cessation de paiement, mettant en danger plus de 9 000 emplois. 62 % des produits commercialisés par Conforama proviennent d’entreprises françaises : 20 000 emplois indirects sont concernés”, affirment les syndicats avant d’ajouter :
“nous, intersyndicale, ne pouvons tolérer que le sort de milliers d’emplois soit à la merci du refus de financement de deux banques, alors même que l’État, les autres banques, les assureurs crédit et les créanciers se positionnent en faveur de cette demande de PGE.” Les syndicats estiment que seule l’obtention de ce prêt ou une solution industrielle pérenne préservant l’intégralité de l’emploi et le financement du PSE de 2019 pourrait la sauver. L’intersyndicale et le CSEC de Conforama se sont tournés vers le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, auquel ils demandent d’honorer les engagements
“pris par le Président de la République et son gouvernement, en mettant en oeuvre tout ce qui est en son pouvoir pour dénouer cette situation de blocage”.
Ce matin sur RTL, Bruno Le Maire s’est à nouveau exprimé sur la situation difficile de nombreuses enseignes, dont Conforama, et a confirmé que ses équipes travaillaient pour trouver une solution et un potentiel repreneur.
“La presse a révélé que le ministère de l’Économie et des Finances appuyait une reprise de Conforama par But. Le directeur général de But a exprimé publiquement le souhait de son enseigne de reprendre Conforama. S’agit-il d’une offre ferme ? Quelles en sont les conditions ? Le ministre doit clarifier publiquement sa position. Les 9 000 salariés de Conforama ne supporteront pas davantage cette incertitude anxiogène”, conclut l’intersyndicale qui n’exclut pas un rassemblement devant le ministère d’ici la fin de semaine.