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Commerce spécialisé : de meilleures performances en 2021 mais chute de la fréquentation de 11,4 % en janvier

La fédération du commerce spécialisé vient de dévoiler le bilan pour l’année 2021. Et dresse un premier panorama sur un mois de janvier compliqué pour les acteurs du commerce. Pour 2022, des incertitudes et des défis attendent les différentes enseignes.

Les années se suivent et se ressemblent. Si fin 2020, on espérait un retour à la normale pour le secteur du commerce spécialisé pour l’année 2021, le contexte sanitaire en a décidé autrement. C’est le constat de la fédération Procos, qui vient de dévoiler ce mercredi 2 février, les chiffres concernant l’activité du commerce spécialisé pour 2021. Malgré un contexte sanitaire qui est venu chahuter les performances des acteurs du commerce spécialisé, l’année 2021 affiche une activité en hausse de 11,4 %, après une chute de 8,7 % en 2020 (versus 2019).
“2021 aura vu deux événements majeurs : la fermeture très longue des magasins, notamment dans les centres commerciaux, et la mise en place du pass sanitaire au mois d’août qui a fait baisser les flux de fréquentation”, souligne Emmanuel Le Roch, délégué général de la fédération Procos.
Les mois de septembre, octobre et novembre ont renoué avec de bonnes performances. Le mois de novembre affiche ainsi une croissance de l’activité de 16,5 % comparé à 2020. “Rien d’étonnant puisqu’à cette même période, en 2020, 75 % des magasins étaient fermés”, insiste Emmanuel Le Roch. Quand on garde en tête ce contexte sanitaire et de restrictions, il apparaît donc logique que le mois de décembre soit également en légère baisse de 4,6 % comparé à l’année précédente. “Les achats ont été concentrés sur ce mois-là, analyse le délégué général de Procos. Si l’on compare à 2019, décembre affiche un léger dynamisme avec une hausse de 2,3 %. Un dynamisme que l’on constate dans la plupart des activités.”
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Le web, toujours en croissance

Toutefois, les situations sont assez hétérogènes selon les secteurs d’activité. Certains marchés, comme l’alimentaire ou l’équipement de la maison ont su maintenir des niveaux élevés de performance, même si inférieurs à l’année 2020. “Le bricolage est par exemple en hausse de 11,6 % en 2021, après une hausse de 13 % l’année dernière. Cela faisait très longtemps qu’il n’y avait pas eu de telle croissance. Les spécialistes du jouet ont également repris des parts de marché, avec une croissance de 9 % alors qu’en face les hypermarchés sont en baisse de 1 %”, analyse Emmanuel Le Roch avant d’émettre certaines réserves.
“Il y a clairement un certain nombre de choses qui se passent, mais on ne sait pas si cela sera la réalité après Covid-19. L’un des points de vigilance sera la fréquentation des magasins qui en moyenne en baisse de 19,4 % de puis le début de la crise.”
2021 aura aussi vu le poids du Web s’accentuer, qui représente 15 % du commerce. “On estime que l’on sera autour de 30 % d’ici 2030”, insiste Emmanuel Le Roch. On le sait, l’importance des ventes en ligne diffère selon les secteurs d’activité. “On voit qu’avec tous les confinements et les restrictions les points de vente physiques ont montré leur résilience. On voit aussi que quand les magasins sont ouverts, ils sont efficients, puisque la part des achats Web reculent. C’est le cas notamment sur l’alimentaire et la beauté santé”, développe le délégué général de Procos. Toutefois certaines tendances liées au digital risquent de chahuter certains marchés, comme le quick commerce. Prudence donc si vous souhaitez devenir franchisé sur le secteur de l’alimentaire notamment. Car ces derniers mois, le nombre d’acteurs promettant la livraison en 15 voire 10 minutes s’est multiplié et les grandes enseignes ont su se saisir de la problématique.
“Il y a une bataille sur cette livraison à domicile. Des gros acteurs comme Carrefour ou Monoprix ont d’ailleurs investi dans certains de ces acteurs du quick commerce, car cela peut être un vrai accélérateur de la livraison à domicile. Une tendance, parfois qualifiée ‘d’économie de la flemme’ et qui risque d’avoir des conséquences sur les flux des consommateurs auxquelles il faudra forcément s’adapter”, insiste Emmanuel Le Roch.
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2022, les incertitudes persistent

Et l’année 2022 sera-t-elle meilleure ? Si les espoirs de voir la crise sanitaire derrière nous persistent, des doutes sont toujours présents. Le mois de janvier, selon Procos, a été fortement impacté par la mise en place de l’obligation de télétravailler, notamment dans les grandes villes. L’activité a chuté de 11,7 % (par rapport à 2019) et de 28 % par rapport à 2020. Les centres-villes ont vu leur fréquentation chuter de 36 % et les centres commerciaux de 35 % la première semaine de janvier. Les très grands centres urbains résistent globalement mieux sur la totalité du mois, mais la tendance inquiète.
“Si les analystes sont optimistes, il y a des contraintes et inquiétudes qui persistent pour cette année”, concède Emmanuel Le Roch.
Outre le contexte sanitaire, des doutes émergent concernant l’inflation, les hausses des matières premières et les coûts liés au transport qui restent élevés. “Il y aura forcément, à un moment donné, un report partiel de ces hausses sur le prix de vente”, affirme Emmanuel Le Roch. Dans un contexte de hausse de coûts de l’énergie et dans lequel la question du pouvoir d’achat est prégnante aux yeux du consommateur, surtout à l’approche des présidentielles, l’équation s’avère compliqué pour les enseignes. Car face à une concurrence du Web accrue et à l’augmentation des parts de marché des acteurs du discount, tels que Lidl ou Action, les acteurs du commerce devront parvenir à maintenir leurs politiques tarifaires. “En ces temps incertains, on ne peut pas se priver d’un volume de ventes important. Donc je pense qu’il y aura une volonté des enseignes et des acteurs du commerce à ne pas augmenter les prix de manière conséquente”, espère le délégué général de Procos. Autre zone de flou pour la fédération : le poids et l’impact du télétravail.
“On le sait, le rapport au travail a changé avec la crise et il y aura toujours du télétravail. Mais toute la question est de savoir quel sera l’impact en matière de fréquentation, notamment sur des zones de flux telles que les gares ou des grands centres commerciaux. Il y aura une modification, c’est certain. Mais il faudra voir comment les lieux de commerce pourront adapter leurs coûts d’exploitation à la réalité de cette fréquentation”, souligne Emmanuel Le Roch.
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Quid des Assises du Commerce ?

Autant de questions et d’incertitudes qui ont notamment été soulevées lors des Assises du Commerce en décembre dernier. Événement sur lequel le délégué général de la fédération Procos est revenu ce mercredi.
“Nous remercions le gouvernement d’avoir organisé ces Assises que nous demandions depuis deux ans. Nous espérons que cela aura été un électrochoc pour les élus et le gouvernement dans la prise en compte du commerce et surtout dans la prise de conscience du niveau de transformation du secteur que l’on doit mettre en place”, confie Emmanuel Le Roch.
Si aucune mesure n’a été dévoilée, Procos a détaillé certaines de ses attentes. Notamment concernant l’ILC et la problématique des loyers. Mais aussi sur la fidélisation des jeunes talents et la modernisation du commerce en périphérie. “L’attractivité commerciale en périphérie représente 70 % du CA et sont les lieux d’habitation d’une grande majorité de Français. Il faut que cela devienne un enjeu majeur dans les prochaines années. On espère que cela sera retenu dans les décisions prises après les Assises. Surtout, nous attendons que l’intérêt pour le commerce soit maintenu au prochain mandat présidentiel”, conclut Emmanuel Le Roch.

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