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Commerce organisé : ascenseur social des réseaux ?

Si la franchise connaît une croissance continue, elle ne concerne qu’une partie des candidats entrepreneurs. En effet, de nombreux salariés aimeraient pouvoir créer leur entreprise, mais se heurtent à la barrière financière. Plusieurs enseignes ont mis en place des systèmes intéressants, dont la finalité permet aux heureux élus, de devenir patron sans apport. Par Laurent Delafontaire, dirigeant et co-fondateur d’Axe Réseaux.

C’est en discutant avec Franck Provost que cette interrogation m’est venue. Il m’expliquait comment des responsables étaient devenus gérants franchisés de leur salon, sans en avoir initialement les moyens. Plus récemment, j’ai vu chez Casino l’intégration de salariés en reconversion dans leur franchise de superettes. Il est intéressant de comprendre pourquoi de nombreuses enseignes réfléchissent à de telles solutions.

Un excellent candidat n’a pas toujours les moyens de ses ambitions

Certains profils sont recherchés en franchise, il s’agit par exemple du bac +4, rentré adjoint chef de rayon, qui a ensuite gravi les différentes étapes pour devenir directeur de région. Il connaît le terrain, les process, la rigueur, il supporte de lourds horaires et affiche souvent un moral à toutes épreuves. Ce profil aura, pour certains, besoin de s’accomplir en devenant entrepreneur, soit en créant son entreprise, soit en la reprenant, soit en ouvrant une franchise correspondant au secteur qu’il recherche. Pour autant, créer un magasin ou un restaurant implique l’achat d’un fonds de commerce (agencement, mobilier, matériel, informatique, stock initial…) En somme, un investissement que notre jeune profil n’a pas eu le temps d’épargner. Il a le talent, l’énergie, mais pas suffisamment d’apport pour un emprunt bancaire.
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Des solutions existent

Le système le plus ancien est probablement le crédit-vendeur, qui permet à un acheteur de prendre possession d’une affaire, moyennant le paiement directement au vendeur, sur une période définie. Notons la faible appétence pour les aspects juridiques et fiscaux. Assez proche, le système de la tontine est utilisé dans certaines communautés et pour certains secteurs. L’acheteur se fait prêter par des proches pour finaliser le financement d’un bien. Une fois encore, le remboursement se fait dans le temps et en “bonne intelligence”. Nous approchons des techniques actuelles avec la location-gérance, qui consiste pour le franchisé/locataire-gérant, à payer à son franchiseur/loueur de fonds, une somme correspondant à l’usage commercial du fonds de commerce. Ce système est poussé par de nombreuses enseignes, car il permet de pouvoir attirer des managers talentueux avec peu d’apport, en les intégrant dans une logique vertueuse. Le candidat devenu franchisé/locataire gérant épargne chaque année, jusqu’à pouvoir acheter le fonds de commerce qu’il louait.
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Casino propose un “parcours entrepreneur”, qui consiste pour l’heureux élu, à gérer un magasin pendant un an comme gérant mandataire non-salarié. Il capitalise ainsi des points qui lui permettront à terme de devenir locataire-gérant ou franchisé. Cette formule présente l’avantage de pouvoir bénéficier de l’accompagnement du groupe pour réussir au mieux. Enfin, certaines rares enseignes proposent des solutions hybrides, par exemple cette enseigne autour de l’habitat, qui lassée de ne pas trouver de candidats, a mis en place un programme spécifique de développement. Un candidat qualifié est embauché pendant trois ans comme salarié dans une succursale, avec l’objectif de pouvoir racheter cette succursale, et devenir franchisé du groupe. Comme pour la location-gérance, fort de ses bons résultats, il saura convaincre sa banque de lui accorder le prêt. Toutes ces solutions sont intéressantes, elles augmentent le périmètre de candidats à la franchise et permettent à un salarié méritant de pouvoir devenir chef d’entreprise. Ces pratiques nécessitent toutefois de recruter les bons profils et de bien les former, car souvent, leur niveau de connaissances sur la gestion d’entreprise est faible. n

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