Après plusieurs mois de fermeture en 2021, les centres commerciaux et leurs instances représentatives souhaitent interpeller les candidats pour les sensibiliser sur le rôle qu’ils jouent au sein de la société.
À quelques semaines de la présidentielle, le Conseil national des centres commerciaux a souhaité s’adresser aux différents postulants à la magistrature suprême. Pour les acteurs de cette filière, plusieurs mesures seraient les bienvenues pour desserrer l’étau sur le commerce. Tout d’abord par la création d’un Ministre du Commerce pour lancer le plan “France Commerce 2030.” Et le Conseil de rappeler que
“l’on attend toujours les conclusions officielles” des premières Assises du Commerce… Pour la partie collectivité locale, le CNCC veut simplifier les règles de requalification des friches et renforcer les exonérations de taxe foncière. Parmi les autres désidératas de l’organisme professionnel, la création d’une
“prime à la reconversion des entrées de ville pour favoriser leur réaménagement et leur intégration urbaine.”
Soucieuse d’accélérer sa transition écologique, la filière entend également verdir son empreinte carbone. Le Conseil souhaite que le prochain gouvernement instaure des incitations ou mécanismes pour favoriser et accélérer les investissements souvent coûteux de restructuration. Mettre en place une sorte de prime renov’ du commerce et un crédit d’impôt pour l’installation de bornes de recharge électrique ou des procédés d’énergie renouvelable sur les parkings. RSE toujours, le CNCC appelle de ses vœux à
“limiter la pollution liée aux livraisons individuelles par une fiscalité incitative” et
“financer, par le produit de cette taxe, la requalification des friches.”
Comme d’autres organismes professionnels avant lui, le Conseil dénonce également la concurrence déloyale entre les différents acteurs du retail. Le CNCC enjoint donc les candidats à reconsidérer l’égalité de traitement entre les commerces physiques et les commerces en ligne via un
“level playing field.” En somme, une situation dans laquelle aucune des parties ne serait injustement désavantagée.On pense bien évidemment à l’explosion, pendant la pandémie, des pure players qui ont été au centre des critiques, à l’occasion des premières Assises du Commerce en décembre dernier. Le CNCC appelle ainsi à la suppression de la Tascom [taxe sur les surfaces commerciales]. Outre l’élargissement des ouvertures dominicales pour les centres commerciaux, la filière souhaite favoriser l’implantation et le développement de nouvelles enseignes, notamment les “digital native vertical brand” dans les espaces physiques. Pour mémoire, ces marques indépendantes articulées sur des business model “direct to consumer” sont nées sur Internet et sont généralement proposées aux milleniums.