L’enseigne de prêt-à-porter a été placée en redressement judiciaire par le Tribunal du commerce de Lille. Lourdement impacté, Camaïeu est désormais à la quête d’un repreneur.
Avec le Covid-19, nombreuses sont les enseignes à traverser une période financière compliquée. Après
La Halle,
Alinéa,
André ou encore Naf Naf qui annonçaient leur mise en redressement judiciaire ou en procédure de sauvegarde, Conforama qui peine à décrocher un prêt garanti par l’État (PGE), c’est au tour de Camaïeu, 634 magasins en France, d’être placé en redressement judiciaire par le Tribunal de commerce de Lille. Un placement effectué
“pour une période d’observation de six mois”, a déclaré à l’AFP Thierry Siwik, délégué syndical CGT, confirmant une information de
La Voix du Nord.
Lourdement impacté
D’après nos sources, l’enseigne a été lourdement impactée par la crise sanitaire et
“faute d’un prêt garanti par l’État qui lui aurait permis de surmonter son impact sur l’activité, Camaïeu a été placée sous la protection du Tribunal commerce de Lille”, nous confirme Camaïeu. En difficulté, l’enseigne avait lancé une procédure de sauvegarde en 2018 avant d’être rachetée par ses créanciers. Début mars, Camaïeu avait par ailleurs
annoncé se séparer de 135 magasins à l’international pour capitaliser sur son activité en France. “
L’obtention d’un PGE aurait permis de faire face [à la crise du coronavirus] et de boucler le financement afin de poursuivre la transformation entamée en octobre”, affirme la marque. En effet, avant la crise, l’entreprise était sur le point de conclure un accord financier avec les actionnaires et les banques, mais la crise sanitaire, qui a obligé le groupe à fermer brutalement plus de 800 magasins à travers le monde, a mis en stand-by ces négociations.
“Le chiffre d’affaires à chuté de 95 %, soit un manque à gagner de 162 millions d’euros”, insiste cette même source.
Le gouvernement sur le pont
Thierry Siwik, de son côté, dénonce
“un plan social déguisé. Chaque mois, depuis trois ans, on nous annonce, sous motif d’une baisse d’activité, entre quatre et cinq fermetures de magasins, cela évite de procéder à un plan social. […] Pour nous, il y a une stratégie de la part de la direction de placer Camaïeu en redressement judiciaire, ils font ça pour restructurer en profondeur l’entreprise et on craint de nombreux licenciements”, conclut le délégué syndical CGT. Face aux nombreuses de faillites potentielles, le gouvernement tente de trouver des solutions. Interrogé sur le sujet par nos confrères de
Radio Classique,
le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a précisé que “
cela fait des semaines que nous cherchons un repreneur pour Camaïeu pour qu’il y ait une continuité d’activité. Même chose pour Conforama, nous essayons de trouver une solution financière.” Et de conclure :
“La pile de dossiers sur ma table de risques de faillites, de risques de licenciements, de risques de cessation de paiement, je peux vous dire qu’elle est épaisse.”