Ce mercredi 1er décembre à Bercy, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, a donné le coup d’envoi des Assises du Commerce et ainsi rappelé le calendrier de cet événement.
“Il était temps que nous nous saisissions du sujet”, annonce d’emblée Bruno Le Maire, lors de son discours d’ouverture des Assises du Commerce. Devant une salle comble, composée d’élus, de représentants de différentes fédérations, de commerçants et de grandes enseignes, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance a donné le coup d’envoi des Assises du Commerce. Un événement attendu par les principaux acteurs du secteur qui représente 500 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuels et près de 3 millions d’emplois.
“Vous êtes le premier employeur de France”, a ainsi rappelé Bruno Le Maire à son auditoire.
“Et pourtant il n’y a jamais eu de politique commerciale pour plusieurs raisons. Et notamment parce que le commerce c’est un certain individualisme que l’on ne peut plus se permettre. Nous avons une force de frappe économique importante grâce au commerce français qui fait que nous ne pouvons plus se passer d’une politique commerciale claire. C’est un enjeu économique majeur, un enjeu pour l’emploi mais aussi un enjeu d’aménagement du territoire.”
Règles équitables
Bruno Le Maire a profité de l’ouverture de ces Assises pour revenir sur les bouleversements rencontrés par le secteur du commerce. La numérisation et l’arrivée de géants du e-commerce en tête.
“Amazon a été un choc économique considérable pour beaucoup. Mais nous ne sommes pas là pour pointer du doigt les uns et les autres. Il y a une sorte de schizophrénie en France : tout le monde critique Amazon mais tout le monde achète sur Amazon ! Et ce n’est pas parce que vous interdirez Amazon que nos centres commerciaux ou nos centres-villes iront mieux. 1 Français sur 2 a déjà déclaré qu’il comptait faire ses courses de Noël sur Amazon. Nous devons donc affronter cette concurrence. Avec pour principe l’équité.” L’équité concurrentielle est d’ailleurs l’un des quatre ateliers de travail présentés par Bruno Le Maire ce mercredi après-midi.
“Je serai intraitable sur le sujet. Je l’ai été dès le premier jour de mandat. Il n’y a pas de concurrence possible sans équité concurrentielle. Les acteurs nationaux et internationaux doivent être traités de la même façon. Les acteurs physiques et digitaux également.
“L’économie digitale ne doit pas être au-dessus des lois”, a scandé le Ministre devant un public conquis rappelant qu’il avait, quelques jours auparavant, fait déréférencer la plate-forme controversée Wish.
À LIRE AUSSI : Quick commerce : “Le modèle, tel qu’il est présenté, n’est pas rentable”
Dialogue, écoute et concertation
Parmi les autres axes de travail présentés par Bruno Le Maire, on retrouve logiquement la redynamisation des territoires, notamment des centres-villes ; les nouveaux modes de consommation ainsi que l’emploi. Des ateliers qui seront dirigés par des acteurs clés du secteur. Tels que Laurence Paganini, présidente de la fédération Procos et directrice générale de Kaporal ; Jean-Paul Mochet, président-directeur général de Monoprix ; Nathalie Balla, co-présidente générale de La Redoute ou encore Jérôme Nanty, directeur des ressources humaines de Carrefour. Bruno Le Maire a insisté : le dialogue, l’écoute et la concertation seront au cœur de ces Assises.
“Il faut rassembler tous les acteurs du commerce autour de la table avec cette méthode. Car vous savez infiniment mieux que moi ce qu’il se passe dans vos magasins, dans vos centres commerciaux et dans vos commerces de proximité.”
Côté calendrier, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance a précisé que les discussions auront lieux jusqu’à la fin du mois de décembre.
“Les ministres Alain Griset et Jacqueline Gourault me remettront leurs propositions le 4 janvier, sous forme de rapport pour chacun des ateliers. Et nous aurons une restitution auprès du président de la République dans la foulée”, a ainsi détaillé Bruno Le Maire avant d’admettre : “
Ce sont des délais très courts mais cela permet de travailler vite et bien. Certaines propositions pourront être adoptées tout de suite car faciles à mettre en œuvre. D’autres seront logiquement intégrées au débat présidentiel.”
Article réalisé avec
Nicolas Monier.