Alors que la pandémie a accéléré les changements de mode de consommation, le gouvernement a décidé de se pencher sur le commerce en pleine mutation. Aux termes de ces premières assises qui démarreront mercredi prochain, l’exécutif espère voir émerger une stratégie collective commune.
Bruno Le Maire et Alain Griset viennent de lancer officiellement les premières Assises du Commerce. Partant du postulat que le secteur représente près de 3 millions d’emplois, l’exécutif a souhaité réunir tous les acteurs autour de la table pour trouver les solutions face aux mutations accélérées par la pandémie. Quatre ateliers se tiendront mercredi prochain lors du lancement de ces premières Assises. Parmi les thématiques évoquées : la reconquête du commerce dans les territoires, les nouveaux modes de consommation et nouveaux modèles économiques ou encore l’équité commerciale et compétitivité et enfin l’emploi et compétences dans le commerce.
“La vacance commerciale a augmenté considérablement. Le phénomène s’est accéléré avec la pandémie. Rendez-vous compte que dans le quartier Saint-Michel à Paris, on avoisine les 20 % de vacance commerciale”, a commenté Alain Griset, à l’occasion d’une conférence téléphonique organisée par Bercy. Et le ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises d’ajouter :
“Cette dévitalisation des centres-villes est préoccupante.” On l’aura compris, un fort accent sera donc mis sur ces notions de territoire. De la périphérie au centre-ville des grandes ou moyennes métropoles ou bien encore dans les zones plus rurales et bien évidement numériques, des inquiétudes et craintes se font sentir auxquelles le gouvernement souhaite apporter des réponses. Les différentes associations de consommateurs seront également présentes pour faire entendre leur voix lors de ces journées.
“La crise a accéléré certains comportements. Le digital fait partie de ces tendances. En 2019, ce dernier représentait 9 % du CA global contre près de 15 % aujourd’hui”, a expliqué Bruno Le Maire. Des transformations sont à l’œuvre, a poursuivi le ministre de l’économie, des finances et de la relance qui regrette que les différents acteurs du secteur ne se parlent pas plus.
“Regardez, par exemple la question des soldes d’été ou d’hiver. À chaque fois, les principaux intéressés sont totalement opposés aux décisions prises sans qu’aucun consensus ne voit le jour. Il est nécessaire aujourd’hui d’apporter de nouvelles solutions.”
Le gouvernement souhaite donc mettre autour d’une même table les acteurs du numérique, de la grande distribution ou bien encore les représentants des petits commerces indépendants.
“Il ne faut pas regarder le commerce de manière globale mais en fonction des différentes problématiques. Je pense également au paradoxe suivant : nous assistons à une véritable pénurie de main d’œuvre dans certaines filières et en parallèle, dans la grande distribution, on assiste de plus en plus à la robotisation de certaines professions (hôtesses de caisse) avec malheureusement à la clé des suppressions d’emploi”, a expliqué Bruno le Maire. Aux termes de ces premières Assises qui se tiendront pendant trois semaines, des conclusions seront transmises au président de la République.