Désabusé par les teintures chimiques et victime de leurs effets secondaires, le coiffeur Charley Assoun délaisse ces produits après plus de trente ans de métier. Et lance les salons de teinture végétale Biocoiff’ aux côtés de son fils, Simon Assoun en 2005. Depuis, le réseau compte 27 salons franchisés, pour 3 en propre. Et continue de mailler le territoire à la recherche de nouveaux gérants de salons.
Résoudre un problème par la racine, c’est ce qu’a fait Simon Assoun en accompagnant son père, coiffeur de profession, dans la création des salons de coiffure, Biocoiff’ dont le concept inspire : celui de proposer des teintures végétales aux formules non-abrasives pour le cuir chevelu, en alternative aux produits industriels.
“Mon père s’est lancé dans cette aventure par conviction, passion et nécessité. Affecté par les colorations chimiques, victime d’allergies et de problèmes respiratoires, il a dû renoncer à leur utilisation pour pouvoir continuer d’exercer. Et s’est tourné vers les pigments végétaux”, raconte Simon Assoun, à la tête d’un réseau de 28 salons en France, et à l’époque, encore plongé dans des études scientifiques.
Une histoire de famille, mais pas tirée par les cheveux
Satisfait de ses découvertes, Charley Assoun lance ses propres expériences, les teste sur ses clientes. Et professionnalise ses mélanges, jusqu’à ouvrir un premier salon sous la marque Biocoiff’ dans le 13ème arrondissement de Paris en 2005, épaulé par son “fiston”. Le duo s’équipe d’un logo et d’un site et les salons se multiplient en région parisienne, jusqu’à ce que l’enseigne se lance en franchise avec un établissement d’Epernay (51) en 2017.
“On recevait des appels de coiffeurs de toute la France pour faire du végétal. De là, est née l’idée qu’il fallait les former à nos techniques et à l’utilisation de nos propres produits, puisque nous ne travaillons qu’avec nos références, tout en les proposant à d’autres coiffeurs”, témoigne Simon Assoun.
Si Biocoiff’ enregistre aujourd’hui un chiffre d’affaires de 3,2 millions d’euros (toutes activités confondues), entre la coiffure, la vente de produits (certifiés bio, made in France et vegan) et les centres de formation, Simon Assoun envisage d’aller encore plus loin dans l’aventure entrepreneuriale.
Après la région parisienne (et 17 adresses en province), c’est tout l’Hexagone qu’il souhaite désormais faire coiffer par ses collaborateurs.
“Plusieurs salons ouvriront cette année à Saint-Maur des- Fossés et à Anglet. Lyon, Strasbourg, Montpellier, Cannes, Lille, toutes ces villes seront aussi de bonnes candidates. On s’intéresse aussi à l’est et l’ouest. En tout cas à Marseille et sur la Côte d’Azur, il y a de la demande et de la place!” Et le franchiseur de préciser “On ne cherche pas la ville d’implantation, on cherche avant tout le ou la candidate. Et ce, pour ouvrir dans des villes de 20 000 à 25 000 habitants. Mais pas en zone d’exclusivité où sont implantés d’autres coiffeurs en franchise !”
Biocoiff’ devrait ainsi se développer à raison de trois ouvertures par an. Et inaugurer 5 à 6 unités par an dès 2023. Mais pour y parvenir, le franchiseur ne recrutera que des profils dynamiques et polyvalents, sensibles à l’éthique, au bien-être et à l’environnement.
Des coiffeurs polyvalents
“C’est mieux d’être à la fois investisseur et opérationnel pour savoir tout faire. Surtout s’il vous manque un poste en salon car un établissement compte en moyenne entre cinq et sept postes et deux à trois bacs pour le shampoing”, précise-il. Et ce dernier de souligner que, tous les candidats seront logés à la même enseigne pour se familiariser avec les techniques green du réseau.
“Nous avons des formatrices qui sont elles-mêmes issues de la coloration chimique. Et même si vous avez l’expertise, vous devrez réapprendre avec le végétal. La colorimétrie est différente et le temps de pose sur le cheveu est plus long. Parce que les clientes restent en moyenne entre deux et trois heures en salon pour un forfait soin, coupe, shampoing, teinture, etc, souligne le représentant du réseau. C’est la différence entre le salon spécialiste et le salon mixte, qui peut aussi proposer du végétal.”
Comptez une enveloppe de 12 000 euros pour les droits d’entrée. Et environ 50 000 euros pour le mobilier de coiffure et les travaux d’installation. Et 500 euros hors-taxes de royalties mensuelles. Par ailleurs, vous devrez disposez d’un local d’au moins 50 m2 pour lancer votre activité, recommande Simon Assoun.
“Vous pourrez ensuite atteindre les 280 000 euros de chiffre d’affaires en moyenne selon le type d’implantation, durant la première année. Et dépasser les 300 000 euros la troisième année si votre salon est rentable”, pointe ce dernier désireux de pouvoir également démocratiser la teinture végétale au Portugal dans les prochaines semaines et en Italie (comptant déjà deux unités).
Avec l’essor des produits alternatifs, comme dans la grande distribution, et à l’heure où les consommateurs tracent leurs produits de l’assiette à leur épiderme, le concept de cette franchise est pour Simon Assoun, on ne peut plus dans l’ère du temps : “Le métier a connu des révolutions, des révolutions industrielles aussi. Maintenant, tout le monde se lance dans le green, quitte à parfois, glisser dans le greenwashing. Mais Biocoiff’ n’a rien inventé. Mon père et moi n’avons que théorisé et démocratisé la pratique de la teinture végétale. Les égyptiens utilisaient le henné et l’indigo bien avant nous !” Et ce dernier d’ajouter “Mais si vous voulez vous lancer, la concurrence est bonne. C’est une alternative en pleine émergence. Et il y a de la place pour tout le monde!”