Ancien de chez Biocoop et de Planet Sushi, Gilles Piquet-Pellorce a été missionné par la famille Zouari (Picard) pour chapeauter l’offre de reprise de l’enseigne Bio c’ Bon. Il nous détaille son projet industriel et humain.
Pouvez-vous nous révéler les grandes lignes de votre offre ?
Tout d’abord, et c’est un point crucial, nous souhaitons conserver l’intégralité de la marque. Elle continuera d’exister par elle-même. Ce n’est pas de la vente à la découpe. Si l’image de Bio c’ Bon est un peu altérée en ce moment, ce n’est que passager. Nous souhaitons proposer une troisième voie du bio. Entre celle de la grande distribution et l’offre un peu trop militante ou culpabilisante de certains acteurs. En somme, un bio convivial. Revenir à l’épicerie du quartier. Aujourd’hui, nous comptons donc reprendre 112 magasins mais je ne vous cache pas que nous retravaillons encore notre offre.
Bio c’ Bon dispose d’un siège social et d’un entrepôt surdimensionnés. Certains loyers de magasins sont exorbitants. Comptez-vous les reprendre ?
Oui, nous souhaitons conserver le siège social. Quant à l’entrepôt logistique, nous sommes en négociation avec le propriétaire car il est effectivement très coûteux. Il y a des améliorations importantes à apporter en terme d’économie. Si ces discussions n’aboutissent pas, nous chercherons peut-être alors à déménager à proximité. Au niveau du transport, les coûts sont également très excessifs et surdimensionnés. Il nous faudra retravailler cela. Nous essayons d’avoir l’offre la plus large possible. Quant aux loyers onéreux de certains points de vente, là aussi, des négociations sont en cours avec les bailleurs. Si cela n’aboutit pas, nous déménagerons alors les magasins concernés. C’est aussi simple que cela.
Comment l’offre se situe-t-elle en matière d’emplois ?
Aujourd’hui, Bio c’ Bon, c’est un peu plus de 1 000 salariés. Nous souhaitons conserver 93 % du personnel. Je ne vous cache pas que nous travaillons également à l’amélioration de notre offre mais je réserve ces informations pour le CSE de la marque [dépôt des offres le 13 octobre]. Nous ne cherchons pas à améliorer notre offre par opportunisme. Je vous invite d’ailleurs à refaire un point avec le futur repreneur lorsque les lampions de la fête seront éteints. Et de comparer la situation avec son offre initiale. Nous avons, de notre côté, et je tiens à le souligner, un vrai projet social. Notre offre est pérenne. Nous souhaitons d’ailleurs réserver 5 % du capital aux salariés du groupe.
Des synergies sont-elles envisageables avec les autres entités du groupe Zouari ?
Je dirais que les consommateurs de chez Picard et ceux de Bio c’ Bon sont assez similaires. Des clients CSP +, plutôt diplômés. Au Japon, par exemple, les magasins Picard et Bio c’ Bon sont à proximité les uns des autres. Mais, ne vous trompez pas. Chaque identité du groupe est indépendante, possède son propre business plan. D’ailleurs, je veux rappeler ici que le rachat de l’enseigne se fera sous fonds propres.
Au niveau du maillage territorial, quel est votre plan de développement ?
Nous souhaitons doubler notre parc de magasins d’ici cinq ans. À parti de 2023, nous comptons également nous déployer en franchise pour accélérer notre maillage territorial. Quant aux magasins repris par notre offre de rachat, nous n’excluons pas également d’en ouvrir certains à la franchise. À terme, nous devrions détenir entre 50 et 70 points de ventes franchisés même si ces chiffres sont encore à affiner.