Pour Richard Le Sourne et Charlène Giunta, franchisés Signarama, se lancer en couple s’est avéré un vrai atout. Mais après avoir fixé dès le départ des règles, afin de préserver leur couple… et leur business.
En 2010, Richard Le Sourne et Charlène Giunta ont ouvert à Montpellier une agence
Signarama, fabricant de produits de communication visuelle. Auparavant, le couple travaillait à Paris dans la même entreprise. Charlène s’occupait de la communication, Richard était directeur commercial. En 2009, suite à un plan social, la première a été licenciée. Le second a fait le choix de négocier son départ.
Pourquoi avoir décidé d’entreprendre ensemble ? “Nous avions identifié que nous étions complémentaires, et que nous avions chacun des atouts : moi dans la partie communication, lui dans la partie commercialisation”, raconte Charlène.
Complémentarité et solidité
Pour le couple, devenir franchisés dans une autre région et un domaine inconnu (les panneaux publicitaires) n’allait pas forcément de soi. “Dans cette situation, la rigueur est de mise. Il faut mener une bonne étude de marché. Nous avons pris le temps de découvrir Montpellier, de rencontrer de potentiels clients, et d’analyser les panneaux publicitaires de la ville”, indique Charlène.
Mais comment convaincre l’enseigne, et les banques, face au risque de la rupture amoureuse ? En rassurant sur la solidité du projet, et en affirmant chacun son envie de s’engager à moyen et long terme dans l’activité visée. “Quand nous avons rencontré le franchiseur et les banques, nous avons mis en avant nos valeurs communes et notre complémentarité. Nous avons aussi monté un dossier béton présentant notre projet. Nous avons enfin expliqué qu’en cas de séparation, personne n’est irremplaçable – chacun s’occupant d’un domaine différent et pouvant donc être remplacé en cas de départ”, explique Richard.
La véritable difficulté de la franchise en couple est au final financière. “Côté revenus, les débuts peuvent être compliquées : on ne gagne pas vraiment sa vie. Nous avons dû travailler le week-end, tout en acceptant d’avoir des salaires peu élevés et de ne pas prendre de vacances pendant trois ans. Mais il s’agit d’un sacrifice nécessaire, qui permet ensuite d’avoir une qualité de vie appréciable”, note-t-il.
Se répartir les tâches
Une fois la franchise créée, restait à se répartir les tâches. Car vivre au quotidien “l’un sur l’autre” peut parfois être compliqué. “Nous avons vite distingué les responsabilités de l’un et de l’autre, avec l’idée de ne pas se marcher sur les pieds. Même si nous sommes associés à part entière, nous avons tout bien cadré. Richard étant le patron et s’occupant de la partie commerciale de terrain, et moi du management de l’équipe, ainsi que de la gestion technique du magasin”, relate Charlène.
Comment, du reste, gérer les inévitables disputes, face au reste du personnel ? En restant professionnel. Dans l’agence, les conjoints entretiennent au maximum leurs capacités d’écoute, d’entraide et de communication. Surtout, ils essaient “de rester sereins et de prendre sur eux, pour éviter d’incriminer l’autre en cas de problème”. Ainsi, expliquent-ils, “le couple passe au second plan : nous sommes collègues avant tout. Notre vie personnelle n’a pas à influer sur le quotidien professionnel”.
Mais le fait d’être en couple demeure une force. “Nous nous connaissons, nous nous faisons confiance, et nous savons que nous pouvons compter l’un sur l’autre les yeux fermés”, explique Charlène.
Reste enfin l’importance de dissocier vie personnelle et vie professionnelle. “Travailler ensemble est un atout indéniable, mais qui implique aussi de s’imposer une certaine discipline : à la maison, même si ce n’était pas forcément le cas au début, nous nous efforçons de ne pas ramener avec nous nos soucis liés à l’agence, et de ne pas parler du boulot”, constate Richard.