Envie d’entreprendre, d’un changement de vie… autant de raisons de se lancer en franchise. Mais comment réagir si au final le métier que vous avez choisi ne vous plaît pas ? Si la restauration vous lasse ou encore que les fleurs vous ennuient… Étant lié par un contrat, vous allez devoir apprendre à positiver.
Vous avez signé pour cinq, sept, voire dix ans dans une franchise. Bien que vous ayez suivi toutes les recommandations d’usage : se renseigner sur le métier, faire une ou plusieurs journées d’immersion, une fois le contrat signé et le point de vente lancé, vous devez vous rendre à l’évidence, vous n’aimez pas votre métier. Dans un premier temps, ne soyez pas trop dur avec vous-même, se tromper, surtout professionnellement, cela arrive. Les causes peuvent être multiples. “Dans tout parcours professionnel, il arrive que des choix de raison viennent se substituer à ceux de cœur. Ce sont des décisions que l’on prend pour assurer le raisonnable”, illustre Michel Cartier, consultant et coach. Peut-être que vous hésitiez entre plusieurs secteurs. Mais vous avez finalement choisi celui qui vous semblait le plus sage plutôt que celui qui vous faisait davantage plaisir. Puis, il y a les fausses projections. “Certains ont eu une carrière avant, par exemple de cadre en entreprise, et ont envie d’un changement. Ils se lancent alors comme restaurateur ou fleuriste, mais avec une vision sublimée”, cite le consultant et coach. Il se peut également que vous ayez choisi de créer une entreprise pour des raisons, qui seules, ne suffisent pas à tenir devant les difficultés de la vie d’un dirigeant d’entreprise. “Souvent, ceux qui se lancent dans l’entrepreneuriat ressentaient une insatisfaction dans leur vie d’avant. Ils se sont engagés dedans parce qu’ils avaient envie d’autonomie ou encore d’un revenu illimité”, illustre Bérangère Touchemann, coach de carrière. Or, quand on est franchisé, il y a un savoir-faire à suivre et devenir entrepreneur ne rend pas forcément riche… Mais ne désespérez pas, il existe des solutions pour apprendre à travailler autrement et peut-être retrouver du plaisir.
Les questions à se poser
Dans un premier temps, il faut tenter de se détacher de la déception et prendre de la hauteur afin de comprendre d’où vient cette insatisfaction. “Essayez de vous souvenir de ce qui a motivé votre choix quand vous avez décidé de vous lancer”, conseille Bérangère Touchemann. Ainsi, vous comprendrez pourquoi la réalité ne coïncide pas. Puis pour pouvoir mettre en place des actions, il faut que vous identifiiez ce qui vous plaît et déplaît dans votre vie de franchisé. Soyez précis. “Il faut être le plus objectif possible afin de balayer tous les champs. Matériellement, votre métier peut-il vous apporter ce dont vous avez besoin ? Quels sont les aspects qui vous attirent et inversement ?”, propose par exemple Michel Cartier. Un restaurateur peut aimer la préparation des plats, un fleuriste la composition des bouquets, mais ne pas supporter le reste, l’administratif et la gestion.
S’appuyer sur le positif
Toujours pour bien comprendre où se situe le problème, vous pouvez utiliser la bonne vieille méthode des deux colonnes avec les points positifs et négatifs. “Dans un premier temps, essayez de vous appuyer sur les points positifs et voyez comment ils peuvent être un moteur de motivation”, conseille Michel Cartier. Par exemple, s’il ressort que de s’occuper de votre équipe est un réel plaisir, cela peut devenir un de vos principaux objectifs : bien la manager, la faire monter en compétences, créer un sentiment de cohésion. Afin de pouvoir puiser dans cet élément la motivation nécessaire pour effectuer les autres tâches. Le moteur peut également être de vous concentrer particulièrement sur la performance de votre unité avec l’objectif de la revendre dès que vous ne serez plus sous contrat. “Le franchisé peut mettre en place un plan de développement de son entreprise sur plusieurs années en se disant qu’il la cédera ensuite”, développe Bérangère Touchemann.
Si trouver de nouvelles sources de motivation ne suffit pas, tentez de travailler autrement. “Demandez-vous comment vous pouvez tout réorganiser”, préconise Michel Cartier. Car en tant que franchisé, si vous devez suivre le savoir-faire de l’enseigne, celle-ci n’a en revanche aucun droit de regard sur la gestion de votre entreprise.
Travailler autrement
Vous êtes avant tout un entrepreneur. Vous pouvez donc décider de déléguer les tâches qui ne vous conviennent pas. Cela implique néanmoins que vous ayez les moyens d’embaucher. Ou, si vous avez déjà des salariés, vous pouvez les former. Il s’agit de trouver des solutions pour que le négatif vous pèse moins. Par exemple, si c’est l’aspect administratif qui ne passe vraiment pas, pourquoi ne pas regarder si certaines petites tâches quotidiennes ne peuvent pas être dispersées entre les salariés. Vous pouvez aussi nommer un adjoint. Quand ces solutions sont impossibles à mettre en œuvre, l’astuce peut être de trouver sa source de motivation en dehors de l’unité, par exemple en rejoignant un club de sport quand le problème est la solitude.