Cette fin d’année 2021 est attendue par les enseignes. Pour certaines, la période de Noël représente une grande part du chiffre d’affaires annuel. Véronique Discours-Buhot, déléguée générale de la Fédération Française de la Franchise, revient sur les enjeux de cette fin d’année.
Comment analysez-vous la situation en cette fin d’année ?
Nous sommes vraiment dans une phase de reprise dans tous les secteurs. Les prochaines semaines s’annoncent bien. Bien sûr, il y a dans la tête de tout le monde cette 5e vague qui débute. Mais le gouvernement se veut rassurant sur la portée de cette nouvelle vague, notamment grâce à la vaccination. Et aussi parce que nous avons amorcé toute une réflexion sur ce qu’il se passerait si l’épidémie repartait à la hausse.
Justement, face à cette recrudescence de l’épidémie, êtes-vous sereine concernant d’éventuelles nouvelles mesures ?
Personne ne peut être serein. On voit beaucoup de pays limitrophes qui recommencent à remettre des mesures extrêmement strictes. C’est aussi pour cela que nous avons été questionnés par le gouvernement. Clairement, nous sommes prêts à toutes les contraintes sauf celle de refermer. S’il faut remettre des jauges, demander le pass sanitaire ou d’autres mesures, on le fera. Mais ce que l’on souhaite absolument éviter, c’est de revoir nos magasins se fermer. Surtout en cette période de fin d’année, cela serait catastrophique. Toutefois, si des mesures contraignantes devaient être prises, nous souhaitons que la décision soit adossée à une réalité de chiffres. Nous avons ainsi demandé au gouvernement de ne pas prendre en compte uniquement le taux de reproduction du virus, mais plutôt le nombre de cas en réanimation et l’encombrement des hôpitaux. Notre jauge doit être celle-là aujourd’hui. Car le virus, on le voit, peut encore toucher beaucoup de personnes mais probablement de manière moins virulente car nous avons un taux vaccinal important.
La FFF est co-signataire d’une lettre déplorant la hausse de l’indice des loyers commerciaux (ILC) de 2,6 % au deuxième trimestre 2021. Qu’en est-il exactement ?
Clairement, nous pensons que cette hausse est malvenue alors que tous les problèmes de loyers liés au Covid-19 ne sont pas réglés. Il y a encore pas mal de discussions avec les bailleurs. Alors, nous infliger ce genre de hausse, calculée avec des critères qui n’ont pas grand sens en cette période, c’est vraiment malvenu. Nous demandons donc que cette hausse soit suspendue de manière temporaire et que des discussions soient amorcées pour trouver des indicateurs plus réalistes et cohérents avec la réalité économique.
C’est un sujet qui devait être évoqué lors des Assises du Commerce qui se sont tenues durant le mois de décembre. Qu’espérez-vous de cet événement ?
Il est important que le commerce ait ses assises. Car le commerce est une activité constituante de l’économie de notre pays. Mais, pour être honnête, nous sommes dubitatifs sur la portée de cet événement qui se tient à une période délicate pour les chefs d’entreprise. Ce qui nous gêne, en tant que fédération, c’est que ces assises soient programmées en plein mois de décembre. Espérer la participation des chefs d’entreprise sur des demi-journées au mois de décembre, c’est assez incohérent et cela témoigne du peu de conscience de nos politiques de la réalité et des contraintes du commerce. Car on le sait, c’est une période où les chefs d’entreprise jouent leur clôture de bilan et se consacrent à 100 % à leur business. Nous restons persuadés que la portée de ces assises aurait été bien meilleure à une période plus calme pour les commerçants. C’est un fait que remontent l’ensemble des fédérations. Bien entendu, nous étions présents pour porter la voix des chefs d’entreprise, mais je doute que beaucoup de nos adhérents aient pu se libérer. Et c’est dommage car leurs témoignages directs auraient eu plus d’impact… Et je crains que leur absence ne soit interprétée comme un manque d’intérêt de leur part, ce qui n’est absolument pas le cas…