Dans le cadre de la présentation du plan de relance économique présenté jeudi dernier par le gouvernement, nous avons décidé de faire réagir certains experts tout au long de cette semaine. Premier volet décortiqué de “France Relance” : l’apprentissage et le prolongement de l’activité partielle.
Il était couru d’avance que
le plan de relance économique, baptisé “France Relance”, allait être scruté à la loupe par toutes les filières professionnelles. Le gouvernement est-il allé assez loin ? Comment les différentes organisations ont-elles reçu ce plan tant attendu? Décryptage de deux principales mesures : l’apprentissage et le prolongement de l’activité partielle.
“La possibilité pour les entreprises de bénéficier pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans d’une aide de 4 000 euros et pour l’embauche d’un alternant d’une aide comprise entre 5 000 et 8 000 euros sont les mesures phares de ce plan. Je crois beaucoup en ce plan jeune qui est simple à comprendre et immédiatement applicable. Nous recevons d’ailleurs déjà des signaux forts de la part de nos clients qui envisagent d’ores et déjà de recruter un ou plusieurs alternants”, note Simon Francon, expert-comptable, dirigeant et associé chez In Extenso Valence.
Même son de cloche et discours enthousiaste pour Jacques Creyssel, directeur général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD).
“Les mesures favorisant l’emploi des jeunes sont essentielles. Le commerce est l’un des recruteurs le plus important de jeunes peu qualifiés. Cela aura donc un impact important sur l’emploi dans notre secteur.” Laurent Delafontaine, fondateur et dirigeant d’Axe Réseaux, abonde dans ce sens :
“Concernant l’emploi, cela n’aura jamais été aussi intéressant d’embaucher un alternant. Des secteurs comme la boulangerie, la pâtisserie et la restauration pourront en bénéficier.”
Rétablir le pouvoir d’achat
Dans le cadre du maintien de l’activité partielle, là aussi, les différents experts restent convaincus par ces nouvelles mesures gouvernementales.
“Le prolongement de l’activité partielle de longue durée en mars répondait à un objectif précis, celui de soutenir la demande. Il s’agissait alors de rétablir le pouvoir d’achat des consommateurs. Désormais, l’activité partielle s’intègre dans un plan de relance basé sur le soutien de l’offre avec notamment le développement des capacités de production, qu’elles soient au niveau de capacités matérielles ou de qualité de la main-d’œuvre. La formation offerte aux salariés en activité partielle, qui restent dans l’entreprise, est ainsi un investissement immatériel sur l’humain pour construire l’avenir”, note Frédéric Destal, associé chez De Gaulle Fleurance & Associés.
Laurent Delafontaine ne dit pas autre chose pour qui cette mesure révèle un vrai intérêt pour les franchisés :
“Le maintien du chômage partiel va singulièrement soulager les finances de certains secteurs qui ont souffert, par exemple dans le milieu de la restauration. Cela leur permettra de mettre en place une organisation qui correspond au CA réel. Quand l’activité repartira, cela leur aura au moins permis de ne pas perdre les effectifs.” Simon Francon apporte néanmoins un bémol à l’action du gouvernement en nuançant l’enthousiasme d’autres spécialistes :
“Certains secteurs économiques ne sont pas encore dans la relance mais jouent tout simplement encore leur survie (le secteur de l’événementiel, de la culture, celui de l’hôtellerie, cafés et restauration). Seul le prolongement des indemnisations de l’activité partielle est prévu mais je reste persuadé que le gouvernement s’adaptera à la situation en fonction des évolutions comme il le fait depuis le début de cette crise.”
Papier réalisé en collaboration avec Camille Boulate