Popularisé par la fiction américaine, le donut commence à s’imposer dans le paysage du snacking avec, ces dernières années, l’ouverture de plusieurs enseignes mono produit qui se développent aujourd’hui en franchise en France. Après le cookie, le cheesecake et le brownie, les pâtisseries américaines s’installent dans les habitudes de consommation des Français.
Krispy Kreme, Dreams Donuts, Royal Donuts… Ces dernières années, de plus en plus de chaînes de donuts américaines et européennes ouvrent des points de vente en France en franchise (ou envisagent de le faire très prochainement). Une tendance qui se ressent également dans les cartes des snackings classiques ainsi que dans les boulangeries, dorénavant nombreuses à proposer le dessert sur leurs étales. Selon une étude de Dawn Foods, industriel américain spécialiste des ingrédients destinés aux professionnels (glaçages, fourrages, nappages et autre), les lancements donuts observent une croissance annuelle de 19 % en Europe entre 2017 et 2021.
Le donut est la catégorie de produit avec la plus forte croissance parmi les pâtisseries américaines avec une croissance annuelle de 16 %, devançant le cheesecake (+13 %), le brownie (+11 %) et le cookie pépites de chocolat (+3 %°). Et avec seulement 14 % des Français qui affirment déguster un donut frais chaque jour, la firme avance qu’une marge de croissance intéressante est encore réalisable.
La fin du surgelé ?
Surfant sur la vague, Dawn Foods a récemment annoncé vouloir mettre un coup d’accélérateur sur la promotion du donut en France. Et ce, en proposant aux restaurateurs et boulangers des ingrédients permettant de réaliser des produits frais, au contraire du surgelé qui reste encore la norme pour l’instant.
“Nous avons mis au point différentes recettes ainsi que des formations et un manuel de pédagogie. Avec un investissement minimal, de l’ordre de 3 000 € pour une friteuse”, annonce dans un communiqué Christophe Bal, directeur de Dawn Foods France.
Bien que la société réalise actuellement sur le marché français moins de 5 % de ses ventes sur les ingrédients dédiés aux donuts, ses ambitions sont grandes. À l’horizon 2025, l’objectif est d’atteindre jusqu’à 25%.
Et l’implantation de l’industriel sur le territoire a déjà commencé, en organisant lors du salon Sandwich & Snacking Show 2022 un Championnat du donut très médiatisé. Sa gagnante Niagalé Dialo, a depuis ouvert deux boutiques de donuts dans le Val d’Oise.
En constante progression, la clientèle potentielle de Dawn Food est déjà bien implantée en France avec deux enseignes européennes, Dream Donuts et Royal Donuts. Originaire de Cologne en Allemagne, Royal Donuts compte plus de 200 boutiques à travers le monde, dont cinq implantations sur le territoire et propose plus de 120 combinaisons sur 5 produits de base. Une hyperpersonnalisation de la pâtisserie sur laquelle joue également Dream Donuts en proposant plus de 700 saveurs et 500 fourrages différents. Créée par Ilyass Aoussar en 2020, l’enseigne compte dix établissements en Belgique et 21 en France.
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Jusque-là le donut, il lui manquait le marketing. On a créé un effet de mode en France, assure l’entrepreneur.
En terme de croissance, on a triplé notre chiffre d’affaires en un an. »
Le géant Krispy Kreme
Dernière grosse annonce, l’arrivée de Krispy Kreme en France. Historique maison fondée en 1937 aux Etats-Unis, l’enseigne est leader sur le segment de la confiserie sucrée avec 1,5 milliard de dollars de chiffre d’affaires et 11 000 points de vente dans une trentaine de pays. Wagram Finances, propriétaire de la chaîne Columbus Café & Co, a annoncé fin novembre la création d’une coentreprise avec Krispy Kreme, en vue d’une introduction sur le marché français d’ici à l’été 2023.
« Nous mettrons en place une production artisanale avec deux chaînes de fabrication, où les donuts sont fabriqués tous les jours à la main. Il va y avoir une évangélisation du marché en pénétrant sur des gros emplacements », explique Alexandre Maizoué, directeur général de Krispy Kreme France
Bénéficiant d’une image de marque forte, l’enseigne veut d’abord évangéliser Paris et l’Ile-de-France avant, dans les 24 à 30 mois, de se déployer en région.
“La densité de population permet un maillage important. Il y a un vrai brassage et une mixité de population plutôt jeune avec des consommateurs férus de séries américaines où la marque est identifiée, comme dans les Simpson”, ajoute Alexandre Maizoué.
L’enseigne proposera ses fameux « Hot Doughnuts Now », où le consommateur profitera d’une expérience peu répandue encore aujourd’hui, déguster des donuts chauds, tout juste sortis de la cuisson. “
C’est notre volonté avec le franchiseur d’avoir cette adaptation au marché local français et mettre en avant des produits frais utilisé”, explique Alexandre Maizoué, qui annonce que des projets sont en cours pour que la marque puisse se fournir en matière première, comme la farine, fabriquée en France. Côté franchise, l’idée sera d’abord d’éprouver le modèle en succursale sur Paris et la région Ile-de-France, en installant l’ensemble du modèle de production avant de s’ouvrir au modèle dans les deux ans à venir.