Insatisfaites par les récentes mesures du gouvernement, plusieurs fédérations professionnelles, regroupées au sein du CDCF, en appellent au président de la république. Derrière l’explosion de la hausse des factures énergétiques, le risque de voir tout un pan de l’économie française se dégrader. Avec son cortège de dépôts de bilan et de licenciements.
Les fédérations du commerce sont en alerte. Via le Conseil du commerce de France (CDCF),
plusieurs d’entre elles viennent d’écrire au président de la république, dans un courrier adressé le 19 octobre 2022, que nous nous sommes procurés.
“Pour le commerce, les conséquences des hausses des coûts d’énergie sont également catastrophiques ; le modèle économique du commerce et de la distribution est un modèle à faible marge, très dépendant du volume d’activité ; le coût de l’énergie est un coût fixe, son envolée tarifaire vient directement mettre en danger la santé économique et financière des entreprises du commerce de toutes tailles”, explique le CDCF. Et le Conseil de pointer
de nombreux effets pervers si la machine économique venait à se gripper.
En commençant par
une répercussion en cascade sur les prix. Comme le souligne le CDCF,
“si à chaque étape de la chaîne de fabrication et de commercialisation d’un produit s’ajoute un surplus de coûts inattendu et conséquent, on peut aisément considérer que le prix du produit final- proportionnel aux coûts induits de fabrication -sera au minimum doublé par rapport au prix d’aujourd’hui.” Autre effet pervers souligné par le Conseil,
l’inflation accrue qui va conduire les commerçants à répercuter ces hausses (coût industriel, hausse du prix de l’énergie, etc) sur leur propre prix de vente pour conserver leur marge. Ce qui fait dire au CDCF que
“ces augmentations rendront inaccessibles aux consommateurs beaucoup de produits, dégradant encore le volume des ventes.”
Des risques majeurs de dépôts de bilan
Derrière ces effets, le risque bien réel, selon le CDCF,
d’un appauvrissement général de l’économie française.
“Nous avons déjà connaissance de projets de fermetures de points de vente, d’arrêts de projets de développement, de préparation de plans sociaux chez nos adhérents, de risques majeurs de dépôts de bilan. La dégradation est déjà en marche !”, précise le CDFC qui rappelle à Emmanuel Macron que
le commerce est le premier employeur privé de France. Outre la remontée du plafond de l’ARENH, le découplage du prix de l’électricité et de celui du gaz comme en Espagne, les fédérations réaffirment également la volonté d’un plafonnement du marché spot pour tous.
“Monsieur le Président de la République, ne sous-estimez pas l’ampleur de la catastrophe qui arrive si rien n’est fait pour juguler l’envolée des prix de l’énergie”, conclut le CDCF.