Procos, la fédération professionnelle du commerce spécialisé, livre le mercredi 29 juin 2022 une nouvelle enquête sur un moral, pas vraiment au beau fixe, des enseignes. D’autant que les premiers chiffres sur le mois de juin restent encore décevants.
Dans une période particulièrement tendue liée à la crise ukrainienne, aux risques de pénurie et à une inflation galopante, Procos a interrogé ses adhérents. Force est de constater que la baisse de la demande reste la première des inquiétudes, suivie par
l’augmentation des coûts de transport, ceux
liés à l’approvisionnement,
les difficultés de trésorerie,
les problèmes de financement et enfin
l’augmentation du coût de l’énergie.
Dans ce contexte, les enseignes ont observé des coûts d’approvisionnement qui ont augmenté en moyenne de 12 % sur les six premiers mois de l’années. Face à ces hausses, les acteurs du commerce spécialisé
(44 % d’entre eux) ont dû nécessairement augmenter leur prix de vente auprès des consommateurs. Soit au total une hausse de 5,7 % en moyenne. Il semblerait que la spirale haussière se poursuive. Les professionnels interrogés par Procos sont
46 % à déclarer augmenter leur tarif (+ 5 % en moyenne) entre juillet et septembre 2022. En parallèle, 70 % des entreprises sondées se disent prêtes à augmenter leurs salariés entre septembre et janvier prochains.
D’ailleurs, les premières tendances du commerce spécialisé pour le mois de juin 2022 ne sont pas très bonnes. Il faut souligner que Procos recommence à comparer les chiffres, non plus par rapport à 2019 mais 2021. En effet, pour mémoire, la réouverture des commerces, à la suite des restrictions sanitaires, avait été autorisée le 19 mai 2021. Donc, sur la période allant du 1
er au 19 juin 2022, le chiffre d’affaires en magasins
s’affiche en retrait de 3,9 % par rapport à la même période en 2021. À noter que les secteurs de la maison et du textile plongent à respectivement
– 23,4 % et – 24, 6 %. Seuls les secteurs de l’alimentaire spécialisé (
+ 7 %), de la beauté santé (
+ 2,1 %) et du jouet culture cadeau (
+ 8,2 %) s’en sortent plutôt bien. Il faudra attendre encore quelques jours pour obtenir tous les chiffres consolidés pour la période concernée.
Parmi les tendances de fond, la baisse de fréquentation dans les magasins.
“C’est un constat observé avant la crise de la Covid et qui s’est accéléré, souligne
Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos.
Le plus inquiétant reste que le taux de transformation ne parvient pas à compenser la baisse de fréquentation.” Alors que les acteurs attendent toujours un futur ministre du commerce et une suite aux premières Assises du commerce (qui se sont tenues en décembre 2021), la question de l’indice des loyers commerciaux (ILC) va nécessairement se poser. Procos appelle à ne pas dépasser
les 2 % d’augmentation mais compte tenu de l’inflation, dont l’indice des prix à la consommation hors loyers participe au calcul, il est encore impossible d’en connaître la hausse à ce jour : 3,2 %, 4 %, 5 %… ?