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Soldes : ça tangue pas mal à Paris

Les enquêteurs de la CCI Paris Ile-de-France sont allés, mercredi 12 janvier, pour le premier jour des soldes, dans les rues de la Capitale, à la rencontre des commerçants.

Il semblerait que les soldes tanguent un peu à Paris. C’est du moins ce que les enquêteurs du Crocis, coordinateur des chiffres clés de la région Ile-de-France, ont observé, dans la Capitale, à l’occasion du premier jour de ce grand raout commercial. Premier constat, l’effet soldes, qui a connu son apogée dans les années 90, s’essouffle peu à peu au profit des ventes privées. Ces dernières ont ainsi débuté tout de suite après Noël chez les grandes enseignes et les acteurs majeurs d’internet. Signe que les soldes ont perdu de leur superbe, les grands magasins du boulevard Haussmann n’ouvrent plus désormais exceptionnellement à 8h du matin (contre 10h en temps ordinaire) comme c’était encore le cas il y a quelques années. “Il faut dire que l’absence des touristes, notamment asiatiques, se fait cruellement sentir dans ces temples du luxe : entre janvier et novembre, la fréquentation touristique en Ile-de-France a en effet baissé de 76 % par rapport à 2019 selon le Comité régional du tourisme”, notent les enquêteurs du Crocis.
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Face aux ventes privées, les commerçants doivent taper fort. Les enquêteurs du Crocis ont ainsi pu constater des ristournes de 40 % à 50 % en moyenne, et certaines enseignes spécialisées dans les petits prix (Pimkie, Eram, Tezenis, etc) affichaient déjà -60 % en vitrine. Là aussi, si les grandes enseignes peuvent se permettre de tels rabais, ce n’est pas le cas des indépendants. Ce serait vendre à perte. Pour un indépendant, proposer des soldes de -50 % reste considérable. Cette pratique ne peut se faire sur l’ensemble du magasin. En face, les consommateurs recherchent des rabais de -60 %, -70 % comme pratiqués dans les réseaux d’enseignes. Difficile donc de s’aligner. Les dernières annonces gouvernementales ne rassurent pas. De plus, la grande contagiosité du virus Omicron fait craindre des soldes décevantes. Plusieurs facteurs viennent également plomber l’ambiance. Parmi ces derniers, “les craintes des consommateurs pour leur pouvoir d’achat avec la hausse des prix de l’énergie, et la crise du secteur de l’habillement, en baisse continue depuis 15 ans, notamment en raison du vieillissement de la population, et du moindre intérêt des jeunes générations”, précisent les enquêteurs du Crocis. Et ces derniers de noter que l’Alliance du Commerce, spécialisée dans le secteur de l’habillement, relevait qu’en Lorraine où les soldes ont démarré le 3 janvier dernier, “les boutiques ont enregistré une baisse de fréquentation de l’ordre de 40 % par rapport aux soldes de janvier 2020, avant la crise.” Comme souvent en cette période, les retailers parisiens ont peur que les consommateurs se rabattent sur le commerce en ligne. D’autant que la Fevad a ainsi constaté sur le 3ème trimestre une hausse de 10 % du commerce de produits en ligne. Gageons que pour le premier week-end des soldes, si le beau temps est au rendez-vous, ce dernier se passe sous les meilleurs auspices.
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