Engagée dans une politique RSE depuis plusieurs années, l’enseigne La Mie Câline a souhaité attendre de pouvoir présenter des actions concrètes avant de communiquer sur ses initiatives. Sourcing produit, gestion des déchets, diminution des émissions carbone, amélioration des conditions de travail… Le réseau souhaite agir sur des fronts bien définis et éviter le green washing.
Avoir des exemples concrets avant de communiquer. Tel est l’adage de l’enseigne La Mie Câline qui a présenté, ce mercredi 17 novembre, sa politique RSE. Le réseau n’a, en effet, pas attendu 2021 pour s’engager dans des initiatives environnementales. Dès 2009, l’enseigne de terminaux de cuisson a construit sa plate-forme de production avec une toiture végétalisée et des panneaux solaires.
“Cette même année, nous avons adhéré au Collectif Génération Responsable, une structure qui réunit différentes enseignes notamment Maison du Monde, Picard ou encore le groupe Mousquetaires pour trouver des solutions concrètes”, insiste Sylvia Touboulic Barreteau, fille du fondateur de La Mie Câline et directrice générale déléguée, chargée du développement et la stratégie RSE.
Trente enjeux ciblés
Mais alors pourquoi avoir attendu plus de 10 ans pour communiquer sur ses initiatives ?
“Nous voulions montrer des preuves de notre engagement. Si vous faites une stratégie RSE mais que vous n’êtes pas sincère sans montrer aucune concrétisation de vos projets, cela ne fonctionne pas. Dans une démarche RSE, l’honnêteté est essentielle. Chez La Mie Câline, quand on s’engage sur un objectif c’est que nous sommes sûrs qu’il est accessible. Nous ne voulons pas faire des promesses en l’air”, avance Sylvia Touboulic Barreteau.
Côté RSE, l’enseigne a pris les choses en main, depuis plusieurs années maintenant. Notamment en se soumettant à plusieurs audits environnementaux. L’objectif : faire un état des lieux sur les avancées RSE au sein du réseau.
“Ce qui nous a permis d’avoir un outil d’analyse et de déterminer une stratégie de transformation”, insiste Sylvia Touboulic Barreteau.
Des audits qui ont fait émerger une trentaine d’enjeux sur lesquels agir. Avec l’aide de ses franchisés, de ses collaborateurs mais aussi de ses fournisseurs, La Mie Câline parvient à définir des axes prioritaires : les produits, les collaborateurs et l’environnement, via sa stratégie baptisée “À cœur d’agir”, déployée début 2019. Pour les produits, l’enseigne amorce un travail de fond et souhaite agir sur ses 13 filières d’ici 2025. “
On ne peut clairement pas tout faire en même temps. Mais sur l’ensemble de notre chaîne de valeur nous souhaitons avoir des actions concrètes. Par exemple, nous avons analysé nos produits et nous savons qu’ils ne contiennent aucun additif controversé. De manière générale, nous avons limité à 5 les additifs dans nos produits. C’est un mot qui fait peur, même si certains additifs sont naturels”, explique Sylvia Touboulic Barreteau.
Un audit des fournisseurs
Sur le sourcing, La Mie Câline a entamé un travail pour améliorer la qualité des fournisseurs. Depuis quelques semaines, le jambon présent dans toutes les recettes est 100 % français. D’ici la fin d’année, 100 % des œufs utilisés seront issus de poules élevées en plein air.
“Nous nous fournissons en blé français bio ou issus d’agriculture raisonnée”, ajoute Sylvia Touboulic Barreteau. Et depuis cette année, La Mie Câline investit dans des audits de ses fournisseurs, réalisés par Ecovadis, pour avoir une vision d’ensemble de la progression à amorcer.
“Nos fournisseurs ressortent avec un score moyen de 53,6 %, ce qui est 10 points au-dessus des entreprises évaluées par le cabinet. S’il y a des marges de progression certaines, c’est très satisfaisant pour nous. Cela signifie que nous sommes sur la bonne voie”, affirme la fille du fondateur de l’enseigne. Autre démarche importante pour le réseau : impliquer ses franchisés dans cette volonté de promouvoir les bonnes pratiques RSE. Dans cette optique, via le Collectif Génération Responsable, La Mie Câline a adhéré au label Commerçant Responsable. Un audit spécifique au commerçant et aux magasins physiques a été mis en place. Ce dernier étudie notamment comment le magasin gère son énergie, le tri des déchets ou encore le bien-être de ses salariés
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“Nous avons donc audité nos 11 magasins tenus en propre. Tous ont obtenu le label, qui va être bientôt mis en avant en boutique”, insiste la directrice générale déléguée.
Une démarche que l’enseigne souhaite élargir à l’ensemble de ses franchisés, qui représentent 95 % du réseau. D’ici fin 2021, l’enseigne estime que plus de 80 % des franchisés auront été audités.
“Pour l’instant, plus de 70 % d’entre eux ont obtenu le label. Pour ceux qui ne l’ont pas eu, un comité RSE a été mis en place afin de réfléchir sur les axes d’amélioration à mettre en place”, insiste la directrice générale déléguée.
Du côté des collaborateurs, l’enseigne assure mettre l’humain au cœur de sa réflexion.
“Nous avons un adage au sein de l’enseigne : il faut y vivre bien pour en vivre bien ”, confie Sylvia Touboulic Barreteau. La promotion interne fait donc partie des axes importants pour La Mie Câline. Ainsi, l’enseigne se félicite du fait que 17 % des franchisés sont d’anciens collaborateurs du siège ou ayant travaillé auprès de franchisés.
“C’est vraiment une donnée intéressante, car cela montre que nos propres franchisés sont prêts à faire grandir leurs collaborateurs”, souligne Sylvia Touboulic Barreteau.
Toujours dans cette volonté d’impliquer les collaborateurs, La Mie Câline a ouvert son capital aux équipes via son plan d’actionnariat Calin’Action, déployé il y a six ans et qui se clôture fin 2021. Désormais, 1 % du capital est détenu par les salariés. Un second plan sera proposé dans les prochaines semaines. Enfin, dernier axe de son plan RSE, la diminution de son empreinte carbone.
0,5 % de son chiffre d’affaires investi
90 % des déchets issus du site de production de Saint-Jean-de-Monts, situé en Vendée, sont recyclés. Aussi, l’enseigne a revu le conditionnement de ses produits.
“Avant, nous utilisions des caisses en plastique pour livrer les magasins. Celles-ci étaient rapportées au site de production, lavées et réutilisées. Nous avons fait le choix d’opter, à la place, pour du carton recyclé. Résultats : nous avons baissé nos émissions de CO2 liées au transport de 20 % et notre consommation d’eau a diminué de 3 000 mètres cubes”, détaille Sylvia Touboulic Barreteau.
Entre 2017 et 2019, dates auxquelles deux bilans carbones de l’enseigne ont été réalisés, La Mie Câline précise que les émissions par millions d’euros de CA ont diminué de 13 % en deux ans. Une performance qui a un coût. L’enseigne investit en effet chaque année 0,5 % de son chiffre d’affaires dans sa stratégie RSE. Un investissement qui peut paraître faible au regard des 180 millions de chiffre d’affaires réalisé en 2019.
“On peut toujours faire plus. Mais il faut y aller petit à petit. Cela représente tout de même 500 000 euros qui sont investis dans l’ensemble de ces démarches. D’autant que cela implique nos franchisés qui sont largement majoritaires dans notre réseau. La démarche dans l’écosystème doit être la plus équilibrée possible. À être vertueuse trop vite et trop massivement, l’enseigne risquerait de ne pas y résister”, conclut Sylvia Touboulic Barreteau.
Article réalisé avec
Nicolas Monier.