La première journée de l’Université d’été du Medef a donné le ton. Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, a profité de son traditionnel discours pour fustiger les manifestations contre le pass sanitaire. Et à appeler le gouvernement à ne pas suspendre brutalement les aides mises en place depuis le début de la crise.
Article réalisé en collaboration avec Nicolas Monier.
L’Université d’été du Medef a été l’occasion aujourd’hui (et jusqu’au jeudi 26 août) pour les entrepreneurs de se retrouver à l’hippodrome de Longchamp (Paris). Pour cette première journée d’inauguration, Geoffroy Roux de Bézieux, le patron du Medef, en a profité pour fustiger les manifestations hebdomadaires qui se tiennent à Paris et en France contre le pass sanitaire. Face à cette “vision égoïste de la liberté” et cette “vision de la liberté je m’en foutiste” qui compare la France à une dictature, le patron des patrons a lancé : “La dictature c’est Kaboul”. Et ce dernier d’ajouter : “le pass sanitaire ce n’est pas une dictature”, même si au Medef, a-t-il rappelé, “nous ne sommes pas pour un pass sanitaire tout le temps ou partout.”
Profitant de la présence dans l’assemblé du ministre, Bruno Le Maire, Geoffroy Roux de Bézieux a estimé qu’il faudrait aider les commerces touchés par l’instauration du pass sanitaire, notamment le secteur de la restauration, des salles de sport, de la culture et du spectacle. “Tout vaut mieux qu’un nouveau confinement”, a expliqué le patron du Medef. Avant de poursuivre : “Il ne faudra pas arrêter brutalement les mesures de soutien”, avant de faire applaudir le ministre de l’Économie et des Finances. Revenant sur le fameux “Quoiqu’il en coûte” d’Emmanuel Macron, Geoffroy Roux de Bézieux a lancé : “On a eu besoin de l’État pendant la crise. Nous devons nous en souvenir. L’État doit retrouver sa juste place. Nous soutenons la fin du quoiqu’il en coûte. Il est clair qu’il va falloir soutenir les secteurs affectés. Mais nous ne sommes pas devenus entrepreneur pour vivre des aides de l’État.”
Prenant la parole lors d’une conversation avec la journaliste Bertille Bayart, Bruno Le Maire a estimé que nous sommes déjà sortis du quoiqu’il en coûte. “Nous avons protégé notre économie. On a fait ce choix collectivement. Nous avons protégé les salariés et évité la vague de faillites annoncée. Maintenant que l’économie française redémarre, nous avons des perspectives de croissance à 6 %, nous faisons du sur-mesure et nous continuons de soutenir ceux qui en ont besoin.”
Le ministre a rappelé qu’avec Emmanuel Macron et Jean Castex, il a fallu, au départ, adopter une stratégie de protection massive sans compter. “Le deuxième temps était celui de la relance. Nous sommes toujours dans ce temps-là. Nous aurons décaissé, fin 2021, 70 milliards d’euros sur les 100 milliards prévus au plan de relance.” Pour le ministre, le troisième temps sera celui du plan de l’investissement. “Je vais être franc, rien ne presse. J’ai toujours préféré prendre plus de temps sans agir de manière précipitée”, a conclu Bruno Le Maire.