Si les six premiers mois de l’année affichent un recul d’activité de 18,5 % par rapport à 2019, le mois de juin permet toutefois aux enseignes de retrouver des couleurs. Face à la recrudescence du variant delta, Procos, comme la majorité des autres fédérations du commerce, appelle les Français à se faire vacciner.
À l’occasion d’une conférence présentant le bilan des six premiers mois de l’année, Procos en a profité, tout comme le Conseil du commerce de France et la Confédération des commerçants de France, pour appeler solennellement les Français à se faire vacciner. On le voit, avec la recrudescence du variant Delta, les commerces redoutent une quatrième vague et les mesures de confinement qui pourraient s’en suivre. Une fermeture des établissements en fin d’année serait dramatique pour les différentes filières représentées. D’autant que les six premiers mois de l’année, pour le commerce spécialisé, affichent un net recul d’activité (- 18,5 % en moyenne) par rapport à 2019. Certes, comme le souligne Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos, la réouverture en 2021 a été meilleure qu’en 2020. En effet, le mois de juin a permis aux commerces d’enregistrer une activité en hausse de + 15,8 % contre + 6,6 % par rapport à 2019.
“On le voit, le respect des protocoles sanitaires et l’envie de consommer de nos concitoyens ont fait le reste”, précise Emmanuel Le Roch.
“La fréquentation des magasins a connu une forte reprise comparativement à 2020 mais cette dynamique est beaucoup plus faible pour les grands pôles de commerce dans Paris, dans les zones de bureaux ou celles soumises au tourisme international ou d’affaires”, précise Procos. En effet, les centres commerciaux irrigués par les transports en commun et les bureaux sont encore à la peine. De profondes modifications en termes de consommation sont actuellement en cours dont il est difficile, pour le moment, de tirer tous les enseignements. Avec l’apparition des
“métropoles à temps partiel” et la réduction des
“flux pendulaires quotidiens”, les impacts commencent déjà se faire sentir, notamment à Paris.
“Si 30 à 40 % des Français travaillent plusieurs jours par semaine hors du bureau, les impacts sur la consommation et le commerce ne seront pas neutres. Les flux, la mobilité s’en trouvent fortement modifiés”, précise Procos.
Le mois de juin affiche, en revanche, une belle hausse d’activité, à la fois par rapport à 2020 (+ 15,8 %) qu’à 2019 (+ 6,6 %). Les secteurs de l’équipement de la personne (+ 24,4 %) par rapport à juin 2020) et la chaussure (+ 30,1 %) profitent à plein de cette embellie contrairement à l’année 2019 où ce sont les filières de l’équipement de la maison (+16 %) et du textile (+ 9,6 %) qui ont capté les meilleures progressions. Quant au premier week-end des soldes, la comparaison reste hasardeuse sachant qu’en 2019, l’opération commerciale a commencé le 24 juin, en 2020, le 15 juillet et cette année, le 30 juin.
“En revanche, il est indéniable que plus l’on retarde la date des soldes, moins ces derniers seront bons”, note Laurence Paganini, présidente de Procos et directrice générale de Kaporal. Des soldes, on le constate, de plus en plus illisibles pour nos concitoyens qui profitent, bien en amont, d’ores et déjà des ventes privées organisées par les enseignes. La fédération a souligné également la montée en puissance des enseignes sur le digital. Si la réouverture des magasins a impacté les ventes web en juin (hausse de seulement 7 %), sur le semestre, l’activité digitale aura affiché une croissance de + 38,9 % en moyenne dans tous les secteurs. Mais Emmanuel Le Roch tempère cet enthousiasme :
“Attention, le web ne compensera jamais l’impact des fermetures de magasin.”