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Guinot accuse L’Oréal d’espionnage économique

L’affaire a débuté en 2015. Date à laquelle Guinot, enseigne d’instituts de beauté, soupçonne le groupe dirigé par Jean-Paul Agon de concurrence déloyale. Le 14 février dernier, l’audience de plaidoiries a eu lieu au Tribunal de commerce de Paris.

Tout commence par une tentative de rachat. Dans les années 2000, le groupe L’Oréal cherchait à se positionner sur le marché des instituts de beauté et des spas. Offre est faite sur Guinot à laquelle Jean-Daniel Mondin, président fondateur ne donnera visiblement pas suite. L’Oréal rachètera finalement le célèbre réseau d’instituts Carita en 2014. Suite à cette acquisition, le groupe détenu majoritairement par la famille Bettencourt commandera deux enquêtes, qui pour Guinot, s’apparentent à de l’espionnage, estimant que son savoir-faire aurait été détourné.
En menant une enquête intrusive dans les instituts de beauté franchisés Guinot, le groupe L’Oréal a pratiqué de l’espionnage économique”, Gilles Menguy, avocat de l’institut Guinot.
Et ce dernier d’ajouter : “cette enquête signée par Jacques Challes, le directeur international de la division Recherche et Innovations a été validée par la direction juridique de L’Oréal.” Pour l’avocat, cette affaire s’inscrit dans la droite ligne d’une action de concurrence déloyale. L’Oréal ayant, pour le groupe qu’il représente, cherché véritablement à s’approprier le savoir-faire de Guinot.
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Le contrat d’enquête n’aurait jamais dû être signé et encore moins réalisé, puisqu’il violait l’esprit du contrat de confidentialité lié à l’acquisition potentielle de Guinot et surtout qu’il violait la clause de confidentialité des contrats des franchisés chez qui l’enquête était effectuée. Enfin, les esthéticiennes enquêtées n’avaient pas signé les documents écrits les informant des objectifs de l’enquête conformément au contrat établi entre L’Oréal et la société de conseil”, poursuit Gilles Menguy. Un démenti formel Du côté de L’Oréal, on conteste fermement toute forme d’espionnage en démentant fermement ces allégations. “Cette supposée activité d’espionnage consiste en réalité en 6 entretiens menés par un prestataire extérieur auprès d’esthéticiennes, qui ne visaient en rien à s’approprier un savoir-faire particulier”, précise L’Oréal.
“Il n’est d’ailleurs pas sérieux de prétendre qu’à l’aide de ces six entretiens, L’Oréal se serait accaparé le coeur du savoir-faire appartenant à la société Guinot”, indique le groupe dirigé par Jean-Paul Agon.
Un argument contesté par l’avocat Gilles Menguy. Ce dernier précise que “centrer une étude approfondie sur un seul concurrent pose un grave problème d’éthique comme le rappelait lui-même un dirigeant de L’Oréal dans l’un des e-mails saisis, et ce, d’autant plus dans des instituts dont le savoir-faire est secret, exclusif et protégé”. Et Maître Menguy de poursuivre son argumentation : “Guinot a averti l’ensemble de ses partenaires affiliés de cette tentative d’appropriation, et saisi le Tribunal de commerce de Paris qui autorise la saisie de documents compromettants (à entêtes de L’Oréal), dans les locaux de la société d’enquête et des e-mails compromettants au siège et dans les ordinateurs de L’Oréal.” L’avocat de Guinot nous rappelle que “l’ensemble des éléments saisis et communiqués sous la contrainte judiciaire par L’Oréal établissent la réalité et l’ampleur massive du détournement de savoir-faire d’exploitation et la réalité des faits d’espionnage.”
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Le Tribunal de commerce de Paris devrait rendre sa décision le 12 avril prochain. D’ici là, L’Oréal indique que “ces allégations s’inscrivent dans le cadre d’une multiplicité de litiges et contentieux de nature commerciale entre les deux maisons” mais “faire confiance à la justice et attendre sereinement les conclusions du tribunal.”

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