Éditeur spécialisé dans la grande distribution, Olivier Dauvers revient sur les excellents chiffres du drive en 2020. Son tout récent classement place en tête le groupe E.Leclerc qui caracole en tête loin devant ses concurrents.
Comment s’est porté le marché du drive en 2020 ?
C’est un excellent cru pour le drive. 2020 aura représenté entre trois et quatre années de croissance habituelle de développement classique en période normale. Dans nos dernières estimations, nous nous orientons autour d’un chiffre d’affaires de 9,5 milliards d’euros, en progression de 40 % sur un an. En 2019, nous étions à 6,8 milliards d’euros de CA contre 6,4 en 2018. Sans aucun cynisme de ma part, la Covid-19 a été la meilleure ambassadrice du drive.
Faites-vous des différences entre le premier et le second confinement ?
Le premier confinement a été très dur en termes de contraintes. Qui plus est, les consommateurs ont aussi fait face à un sentiment de peur. Mécaniquement, plus vous éloignez les clients des magasins, plus vous les rapprochez du drive. Le second confinement a été moins drastique et moins contraignant mais le drive n’a pas marqué le pas pour autant.
Dans votre classement, le drive du groupe E.Leclerc caracole en tête laissant loin derrière ses principaux concurrents. Comment expliquer cette différence ?
Avec un CA estimé de 4,6 milliards d’euros (+42 %), E.Leclerc est loin devant Carrefour (1,2 milliard d’euros en hausse de 52 %) ou encore Intermarché (1,1 milliard d’euros, + 80 %) ou Auchan (1 milliard d’euros, + 35 %). Il est difficile de rattraper le retard pris. E.Leclerc est parti le premier dans ce domaine et a les meilleurs emplacements. Qui plus est, le drive accentue la lisibilité du prix. L’avantage est que vous connaissez le prix de vos courses avant de finaliser la commande. Dans ce domaine, le positionnement du groupe E.Leclerc est le plus attractif.
Existe-t-il d’autres raisons à ces différences de classement ?
Comme je vous le disais, au-delà d’un effet de rattrapage pour ces enseignes parties tardivement sur ce créneau, la force naturelle de ces dernières y est pour beaucoup. En quatrième position, l’enseigne Auchan pâtit d’un phénomène général d’attractivité. Et pour Chronodrive, en sixième position (CA de 567 millions d’euros, en hausse de 31 %), ce serait plutôt l’absence d’effet de parc positif.
