La formation des futurs membres du réseau est un axe essentiel de la transmission du savoir-faire. Il est donc très important de bien se pencher sur ce que vous proposerez à vos franchisés, tant au moment du lancement de l’activité que pendant toute la durée du contrat.
Partie intégrante de l’assistance déployée par la tête de réseau, la formation est l’un des piliers d’un contrat de franchise. Il est donc important pour vous, en tant que jeune tête de réseau, de ne pas négliger le plan de formation que vous proposerez à vos futurs partenaires. Voici 5 étapes à ne pas louper.
1 – Basez-vous sur le manuel opératoire
Pour élaborer votre plan de formation, l’une des premières choses à faire est de vous baser sur la manuel opératoire (dit Manop). “Ce dernier permet de cadrer et de présenter comment le savoir-faire va être transmis, indique Laurent Delafontaine, dirigeant et fondateur d’Axe Réseaux. Et puisque le savoir-faire est transmis au franchisé par la formation initiale et l’accompagnement qu’il y aura tout au long de la durée du contrat, les enseignes s’inspirent généralement du sommaire du manop pour leur plan de formation.” Par exemple, si vous évoluez dans le secteur de la restauration, votre plan de formation devra comprendre une partie sur la salle, une autre sur la cuisine mais aussi un module sur la gestion administrative de l’unité. “Sur la partie cuisine, notamment, vous devrez y incorporer toutes les fiches techniques des recettes, les process, les règles d’hygiène, etc.”, explique Laurent Delafontaine. Et vous devrez procéder ainsi pour l’ensemble des postes et des techniques que votre enseigne propose.
2 – Présentez le plan de formation au franchisé
Si, contrairement à la remise du DIP qui doit être transmis au futur franchisé au moins 20 jours avant la signature du contrat, il n’y a pas d’obligation de remettre un document résumant le plan de formation. “La loi ne prévoit pas qu’il doit être présent dans le DIP ou dans le contrat par exemple, insiste Laurent Delafontaine. En revanche, le transmettre est un vrai plus. Car le plan de formation sert aussi à prouver que le futur franchisé aura bien accès au savoir-faire.” Sans forcément remettre un document rédigé au candidat, vous pouvez tout à fait présenter le cursus de formation lors du processus du recrutement, à l’oral et à l’aide d’un PDF par exemple. C’est également le moment où vous pourrez indiquer le prix de la formation et si elle est finançable par un Opca (Organisme paritaire collecteur agréé). Pour que cela soit le cas, il faut, en tant que franchiseur, que vous soyez enregistré comme centre de formation et que vos cursus soit référencés sur Data Dock, le catalogue à disposition des Opca. “C’est aussi pour cette raison que je ne conseille pas d’intégrer le montant de la formation dans celui du droit d’entrée, soulève Laurent Delafontaine. Parce que si le franchisé parvient à se faire financer son cursus, il faut qu’il puisse justifier du montant via une facture distincte.” Côté prix, ne gonflez pas trop la facture. Car selon le dirigeant d’Axe Réseaux, une enseigne ne “se fait pas d’argent avec la formation. Il faut simplement essayer de refacturer au futur franchisé combien cela coûte (mobilisation des équipes, etc.). Le montant doit vraiment correspondre à l’effort du franchiseur (humain et financier, ndlr.)”
3 – Alliez pratique et théorie
Dans les modules qui seront proposés au futur franchisé, il est très important de marier théorie et pratique. “Car il n’y a rien de plus pénible que de passer une semaine assis en salle de cours”, estime Laurent Delafontaine. Donc n’hésitez pas à prévoir des phases théoriques plutôt courtes et axez davantage la formation sur l’exercice pratique soit dans un magasin pilote présent au siège, soit dans des unités franchisées ou succursales présentes aux alentours. Pour que la formation soit efficace, limitez le nombre de franchisés par session. “8 personnes c’est le nombre idéal. Dans tous les cas, il ne faut pas aller au-delà de dix candidats”, insiste Laurent Delafontaine. Aussi, diversifier le nombre d’intervenants. “Une seule personne ne peut pas tout maîtriser. Si l’on garde l’exemple de la restauration, il est judicieux d’avoir un référent pour la partie cuisine, un autre pour l’hygiène, etc.,” conseille Laurent Delafontaine. N’hésitez pas à faire appel à vos prestataires ou même à vos franchisés qui peuvent intervenir sur une thématique pratique. Ne négligez pas non plus les outils e-learning, notamment pour les formations qui seront proposées tout au long de la durée du contrat. “C’est plutôt satisfaisant et cela montre que vous êtes innovant”, assure le directeur d’Axe Réseaux.
4 – Prévoyez un quizz d’entrée (et de sortie)
Si vous donnez un cadre à votre formation, celle-ci doit toutefois rester adaptable en fonction du profil du franchisé et de son parcours. Ainsi, pour déterminer quelles sont ses compétences et les points qui doivent être creusés pendant le cursus, n’hésitez pas à mettre en place un test au début de la formation. “Un questionnaire d’une trentaine de questions suffit afin de déterminer quelles sont les connaissances du futur franchisé”, insiste Laurent Delafontaine. Dans le secteur de la restauration, si votre candidat est issu de ce domaine d’activité, vous n’aurez sûrement pas besoin de passer du temps à lui expliquer ce qu’est une fiche recette ou encore les règles d’hygiène. En revanche, vous pourrez accentuer la formation sur les valeurs de l’enseigne, les produits à utiliser ou encore les spécificités des recettes.
5 – Délivrez un certificat de formation
Prévoyez également un test à la fin du cursus. Cela vous permettra de vérifier la progression du franchisé et de vous assurer qu’il a assimilé l’ensemble des aspects inhérents au savoir-faire et au concept. “Si vous estimez que c’est insuffisant, vous pouvez ainsi mettre en place une formation complémentaire et adaptée en fonction du candidat”, insiste Laurent Delafontaine. Enfin, une fois la formation achevée, délivrez un certificat de formation, contresigné par votre nouveau franchisé. “Cela est une preuve que le savoir-faire a bien été transmis, affirme Laurent Delafontaine. Si jamais un franchisé se retourne contre vous et assure que la formation a été insuffisante, ce certificat prouve le contraire !”