Si Nicolas et Camille Gaudin n’avaient pas rendu visite à leur frère Benjamin, parti vivre à Montréal en 2013, jamais le concept PoutineBros n’aurait vu le jour en France en 2014. Depuis, l’enseigne de restauration, qui met en avant la poutine québécoise, compte deux établissements franchisés à Rennes (35) et à Brest (29) et une succursale à Carré-Sénart (77). Focus sur les ambitions de cette fratrie d’entrepreneurs.
Tabarnac, c’est bien de la poutine qu’on sert ici ! Après un séjour dans la province de Québec pour rendre visite à leur frère en 2013, Nicolas et Camille Gaudin, séduits par le concept de restauration Poutineville, véritable institution pour les locaux, décident de s’inspirer de cette enseigne pour créer un concept similaire en France. Naît alors, un an plus tard, le premier restaurant PoutineBros à Rennes, que ses fondateurs, au vu du succès rencontré auprès des riverains, décident d’agrandir 3 ans plus tard. Et de dupliquer à Brest, en octobre 2022, en plus d’avoir ouvert une succursale au centre commercial de Carré Sénart (77) en janvier 2020.
“Après ce voyage et ce coup de cœur pour la poutine, le projet de PoutineBros est apparu comme une évidence ! D’autant que Camille et moi-même, étions déjà issus de la restauration. Le concept a plu et nous nous sommes ouverts à la franchise en 2019. Un an après avoir commencé à servir le vrai fromage authentique de Montréal, le Shack à Skouik”, explique Nicolas Gaudin, co-fondateur de l’enseigne.
Opération séduction entre Montréal, Rennes et Brest
Depuis, l’enseigne promet 8 recettes de poutine à sa clientèle, dont la ‘Grizzli’ aux oignons, la ‘Raptor’ à base de bœuf haché et de saucisse, ou encore ‘L’après-ski’, à base de fromage à raclette. “Mais nous avons aussi des burgers!”, assure Nicolas Gaudin, désireux de satisfaire toutes les envies. “En réalité, ce qui fait l’ADN de l’enseigne, ce sont ses ingrédients authentiques, soit des frites et des sauces maison conçues dans notre laboratoire pour simplifier la logistique, puisqu’il s’agit d’une cuisine de qualité mais d’assemblage, notre fromage directement importé du Québec, et notre décoration chaleureuse. Nous recevons les clients autour d’un mobilier en bois massif, sinon issu de recycleries ou de menuiseries locales. Avec le fameux tissu ‘bucheron’, à carreaux, que tout le monde connaît. Quant à la décoration murale, nous mettons en avant des vinyles chinés, d’artistes connus là-bas. Et des crosses de hockey en clin d’œil à ce sport national”, précise Nicolas Gaudin. Car l’objectif de l’enseigne qui prône “un concept de poutinerie urbaine typique de Montréal, avec les clichés du vieux Québec mais sans tomber dans le style vieillot”, n’est autre que d’apporter une touche d’originalité au marché de la restauration.
“C’est aussi la raison pour laquelle je me suis formé au métier de fromager dans une école agro-alimentaire à Rennes, avant de pouvoir directement importer le Shack à Skouik de Montréal via un importateur, qui nous le livre ensuite en Normandie. Et affiner ainsi nos processus de recherche et développement”, renchérit l’entrepreneur.
Prochains objectifs des trois restaurateurs ? Démocratiser le concept dans tout le pays, en s’appuyant sur un “rythme moyen compris entre 3 et 6 ouvertures par an, autour de délais compris entre 3 et 6 mois en moyenne pour nos futurs partenaires”, note encore Nicolas Gaudin. “À commencer par une nouvelle implantation dans l’Indre-et-Loire car notre prochain franchisé devrait ouvrir entre fin décembre et début janvier à Tours”, précise ce dernier.
Et le co-fondateur de PoutineBros d’étayer ses propos, expliquant que pour adhérer à l’enseigne, les candidats devront eux-mêmes lui proposer un local (mais conforme à son cahier des charges). “Je les accompagnerai bien entendu mais il faudra bien respecter nos critères parce que nous ciblons majoritairement des villes d’au moins 100 000 habitants, des centres-villes et des zones étudiantes, plutôt que des centres-commerciaux. Aussi parce qu’il faut un local situé de 100 m2 en rez-de-chaussée pour installer un dispositif d’extraction étant donné qu’on sert des frites. Et pourquoi pas disposer aussi d’une terrasse !”, précise Nicolas Gaudin. En outre, les futurs poutiniers devront se montrer aguerris en matière de management afin de, non seulement suivre une formation intense de 5 semaines au savoir-faire et aux méthodes de l’enseigne, mais aussi gérer une équipe de 10 personnes au sein de leur restaurant. Car, prévient le franchiseur, “il faudra s’attendre à offrir jusqu’à 14 services par semaine aux clients, avec de larges amplitudes horaires. Nous pourrons aussi nous entourer de pluri-franchisés, déjà au fait des problématiques de rendement et de la restauration, en général, pour accroitre leur activité sur le territoire”.
350 000 euros d’investissement
Autre savoir-être requis pour adhérer à PoutineBros ? Disposer d’une certaine ouverture d’esprit pour animer en continu son établissement. Non seulement pour le rendre attractif, mais aussi original et festif. “Nous avons l’ambition de proposer des concerts de rock, d’organiser des DJ sets, ou encore d’installer des photomatons ou des jeux concours pour aller à Montréal, en collaboration avec notre équipe communication”, explique Nicolas Gaudin qui aimerait, à terme, développer des partenariats avec d’autres acteurs économiques à proximité de ses adresses, “notamment avec des enseignes du secteur des loisirs ou des sports, comme avec des club de hockey, pour partager la culture nord-américaine”. Aussi parce que les restaurants de l’enseigne nécessitent de tenir une certaine cadence.
“Nous sommes sur un objectif de 1 000 000 euros de chiffre d’affaires, en rythme de croisière, par restaurant. Et pour information, le chiffre d’affaires annuel du restaurant pilote de Rennes est de 1 200 000 euros hors taxes”, précise le dirigeant.
Enfin, notez qu’adhérer à un tel concept représente un investissement global compris entre 300 000 et 350 000 euros (hors droit au bail), avec un apport minimum de 100 000 euros et des droits d’entrées estimés à 28 500 euros. Enfin, comptez 5 % de redevances (+1 % dédié au budget marketing et communication de l’enseigne). “En tout cas, si vous voulez, vous aussi, ramener Montréal dans votre ville, nous sommes là pour vous accompagner!”, conclut le co-fondateur de l’enseigne et breton d’origine, qui entend en parallèle, continuer à ouvrir des succursales, pour accroître la notoriété de la marque.
*Se tirer une buche : expression québécoise qui signifie prendre une chaise