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Crise de l’énergie et pouvoir d’achat : Ce que préparent les enseignes

Si les principales fédérations professionnelles alertent régulièrement le gouvernement sur les risques de voir les factures d’énergie bientôt exploser, certains protocoles de réduction de consommation de gaz et d’électricité sont déjà mis en place. Une goutte d’eau face aux risques d’inflation. Les enseignes ne s’y trompent pas et regardent d’ailleurs avec anxiété les arbitrages des foyers français face à la baisse de leur pouvoir d’achat.

La période actuelle que nous vivons ressemble étrangement à celle que nous avions connue durant la pandémie. Si ce n’est qu’aujourd’hui, on évoque une crise énergétique. Pourtant, il semblerait que les enseignes n’aient pas encore pris la situation à bras-le-corps. Certes, certaines têtes de réseau dont la consommation d’énergie est acceptable voient les hausses venir, mais avec moins de pression que celles dont les établissements sont bien plus énergivores. On peut notamment ici, penser à la restauration. “J’ai le sentiment que les enseignes ne sont pas encore en ordre de bataille. Elles n’ont pas mis en place de task forces susceptibles de s’emparer de ces sujets”, explique Sylvain Bartolomeu. Et le président du cabinet de conseil Franchise Management de poursuivre : “Certains franchiseurs ont anticipé en amont et renégocié leur contrat rapidement. Ils ont également alerté leurs franchisés en leur proposant de pouvoir bénéficier des mêmes conditions commerciales. J’ai l’exemple d’une tête de réseau qui a réussi à limiter la hausse. Ce qui a été le cas aussi pour ses franchisés sauf un qui a préféré attendre et a finalement dû faire face à une explosion de la facture de son contrat.”
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On se souvient d’ailleurs que le président de la République, le 22 septembre dernier, en partance de New York, après l’Assemblée générale de l’ONU, avait donné son opinion tranchée sur le sujet : “En ce moment, parfois, quand vous êtes une petite entreprise, une collectivité locale, un bailleur social, on vous propose un prix de l’électricité pour renégocier vos contrats à des prix fous : ne les signez pas aujourd’hui !” Emmanuel Macron avait également ajouté que le gouvernement était en train de renégocier les prix du gaz et de l’électricité :
“Dans les prochaines semaines, on va veiller collectivement à retrouver des prix plus raisonnables pour que tout cela soit soutenable. Pas d’emballement, pas d’inquiétude.”

Vers la sobriété énergétique

À la fin du mois d’août dernier, à l’occasion de la Ref 2022 (la rencontre des entrepreneurs de France) organisée par le Medef, la Première ministre Élisabeth Borne avait été très claire en appelant les entreprises à établir, en septembre, leur propre plan de sobriété devant être opérationnel le 15 octobre prochain. Certaines enseignes ont d’ailleurs pris les devants, en voulant essayer de limiter la facture. “Face à la crise énergétique, nous avons décidé de régler toutes nos horloges afin que l’éclairage extérieur s’éteigne plus tôt. Nous conseillons aux équipes de diminuer l’éclairage de la surface de vente lorsqu’il n’y a pas de clients. Une autre consigne consiste à désactiver la climatisation si la porte du magasin est ouverte. Et de baisser, si possible, la température du chauffage ou de la climatisation de 1°C”, énumère Stéphanie Moussel, directrice marketing et commerciale de l’enseigne Comtesse du Barry. Chez Cavavin, cet été, avec la canicule, des conseils ont également été donnés aux équipes pour limiter la consommation d’énergie. “Nous avons expliqué aux points de vente qu’il fallait faire marcher la climatisation le matin et le soir mais uniquement porte fermée. En revanche, la journée, durant les heures de pointe, la climatisation était coupée mais la porte restait grande ouverte”, précise Olivier Mermuys, directeur général de l’enseigne.
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Des mesures adaptées

Nous ne vous cachons pas que pour la réalisation de ce dossier, nous avons contacté un certain nombre d’enseignes particulièrement impactées par ces problématiques. Certaines ont poliment décliné nos demandes d’interviews. Signe que le sujet est extrêmement sensible. Ce n’est pas le cas du franchiseur Basilic & Co, spécialisé dans la pizza du terroir qui nous a expliqué avoir mis en place des plans d’actions d’économie d’énergie dans ses restaurants. “Ce sont des utilisations simples à mettre en route tous les jours. Nous avons listé toutes les actions possibles. Cela va passer par la réduction du temps d’allumage des fours ou encore celle de la durée de la plonge. Ce sont des petits gestes qui nous permettront de réduire l’enveloppe mais nous ne pourrons pas trouver de solutions miraculeuses, vu que les restaurants sont particulièrement consommateurs d’énergie”, explique Laurent Bassi, fondateur de l’enseigne. Car, face aux injonctions du gouvernement, en signe de bonne volonté, le Conseil du commerce de France (CdCF) vient de préciser, à la mi-septembre 2022, les mesures qui permettront aux entreprises de respecter la trajectoire de réduction de 10 % de leur consommation d’énergie d’ici à fin 2024. Certaines mêmes, reprises par les enseignes que nous avons interrogées. Parmi les actions facilement applicables, on retrouve donc sans surprise la consigne de la diminution de la température de chauffage d’au moins 1°C, la fermeture des portes extérieures des magasins, le maintien d’un minimum de température la nuit pour éviter les pics de puissance à 8h, la réduction de l’éclairage de la surface de vente de 50 % et bien entendu la coupure des publicités et enseignes lumineuses des commerces au minimum entre 1h et 6h du matin.
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En cas de de crise ou de risque avéré d’approvisionnement en gaz et d’électricité et de lancement du dispositif Ecowatt rouge (système d’alerte pour éviter les coupures de courant cet hiver), le CdCF a prévu d’autres mesures plus contraignantes. Parmi ces dernières, on retrouve la réduction de la température de consignes en matière de chauffage d’au moins 2°C, la dimunution de l’éclairage de la surface de vente de 30 %, y compris en présence du public, la coupure des enseignes lumineuses dès la fermeture ou au départ du dernier salarié/client du magasin. Un protocole efficace mais les organisations professionnelles ne s’en cachent pas : ce sont autant de gestes qui, s’ils ont un impact certain, restent une goutte d’eau face à l’explosion de la facture énergétique. Ainsi que nous le confirme Emmanuel Le Roch, délégué général de la fédération Procos :
“Ces économies d’énergie, aussi intéressantes soient elles, ne changeront, finalement, pas grand-chose. Sur une année, il y aura peut-être entre 6 % et 7 % d’économies réalisées. Une goutte d’eau face à des factures qui pourraient être multipliées par deux, trois ou quatre. Cela ne résoudra donc pas l’équation énergétique.”
Les principales fédérations attendent plus de l’exécutif. Une mesure exceptionnelle de crise est d’ailleurs souhaitée par Perifem, le référent des acteurs de la distribution, à savoir : “La mise en place d’un tarif réglementé d’urgence accessible aux entreprises, pour la durée de la crise (2023 a minima), à un niveau reflétant le coût moyen de production de l’électricité (moyenne pondérée des coûts de production des moyens non thermiques et des moyens thermiques).” Article réalisé en collaboration avec Valentine Puaux.
Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 224 d’octobre 2022 de l’Officiel de la Franchise, actuellement en kiosques.

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