Après avoir revu son business model, le spécialiste des franchises virtuelles de livraison de repas veut accélérer sur la licence de marque. Et ce dans un contexte où l’exécutif met un coup d’arrêt aux dark stores et dark kitchens.
La start-up de la food tech Not So Dark vient de lever une série B de 80 millions d’euros auprès de Kharis Capital et Verlinvest en partenariat avec Convivialité Ventures. Cette opération fait suite à une première levée de fonds réalisée en février 2021 et portant sur un montant de 25 millions de dollars. Cette annonce s’inscrit dans un contexte particulier puisque tout récemment, le gouvernement français a mis un sérieux coup de frein au développement des dark stores. En somme, depuis une réunion qui s’est tenue le mardi 6 septembre 2022 entre les ministres Olivia Grégoire, Olivier Klein et les représentants des métropoles, les dark stores sont aujourd’hui bel et bien considérés comme des entrepôts et non pas comme des commerces. Ce qui change considérablement la donne.
“Le marché des dark kitchens reste toutefois confronté à d’importants défis opérationnels ainsi que de multiples critiques, notamment la concurrence perçue comme étant déloyale par la restauration traditionnelle”, estiment Clément Benoit et Alexandre Haggai, les cofondateurs de Not So Dark.
Face à ce constat, la start-up a décidé de revoir complètement son concept et son business model. Non sans y avoir laissé des plumes. “Ce sont près de 15 millions d’euros d’investissement alloués à la construction de leur réseau de cuisines qui partent en fumée et des millions d’euros de chiffre d’affaires mensuel réduits à néant”, précise la direction.
Désormais, Not So Dark ciblera les restaurants, possédant déjà leur propre infrastructure, et leur donnera la possibilité de se servir de leur technologie. Et ainsi d’opérer leurs marques sous licence en complément de leur activité en salle. Soit au total, sept marques parmi lesquelles Vegedal, Como Kitchen, Coquillettes, JFK Burgers, Fat Panda, Gaïa Pita ou encore Walida (marque de couscous cocréée en partenariat avec l’humoriste Gad Elmaleh). Une licence de marque qui se fera bien sûr en partenariat avec les agrégateurs Uber Eats et Deliveroo pour la partie livraison.
“Cette activité additionnelle, branchée directement sur leur cuisine, permet [aux restaurateurs] de générer un chiffre d’affaires important, immédiat et sans investissement additionnel”, précise la start-up.
Une manière également de contourner les directives gouvernementales, puisque l’interdiction prévue par les futurs décrets et arrêtés ne concernent que les entrepôts. Huit mois après avoir basculé sur ce nouveau concept, les marques de Not So Dark sont aujourd’hui distribuées dans plus de 100 villes en France et en Belgique. “Beaucoup d’expérimentations ont été menées ces dernières années, sans pour autant parvenir à un modèle optimal. Pivoter et repartir de zéro a été un pari fou mais nous avons la conviction d’avoir enfin trouvé la formule gagnante”, note Clément Benoit avant de poursuivre : “C’est un modèle à faibles coûts et à fort potentiel de croissance qui répond point par point aux challenges structurels du secteur de la livraison, dans une logique bénéfique à l’ensemble des parties – consommateurs, restauration traditionnelle et plateformes de livraison.”