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Alliance du Commerce : quelles perspectives pour le secteur ?

Crise sanitaire, inflation, e-commerce, seconde main : telles sont les thématiques qui ont été abordées durant la rencontre annuelle de l’Alliance du Commerce à Paris, mercredi 29 juin 2022. Un événement qui est revenu sur les problématiques du commerce en France et qui veut aider la filière à réfléchir à des pistes d’avenir. Le but est aussi bien d’améliorer son rendement que de valoriser la relation client et de participer à une économie plus vertueuse.

Les professionnels du commerce sont aux aguets face à de nombreux bouleversements socio-économiques survenus au cours de ces deux dernières années. Avec une activité qui, pour certains, redémarre après la crise sanitaire (fermetures imposées de magasins) et qui redémarre pour d’autres. Lors de la rencontre annuelle de l’Alliance du Commerce le mercredi 29 juin 2022, Christian Pimont, président de l’Alliance du Commerce et de la Fédération des enseignes de l’habillement, résume le contexte : “Les hard-discounters ont pu étendre leur parc en raison de la crise sanitaire et de la fermeture d’enseignes. Nous avons également pris de plein fouet la vacance commerciale. Par ailleurs, en quelques mois, le e-commerce a bondi, passant de 15 % à 21 %. Maintenant, le textile doit faire face à l’inflation. Enfin, le contexte économique est marqué par la guerre en Ukraine.“ Et à l’heure où 45 % des Français veulent privilégier des marques responsables et que le commerce est représenté par 21 % des dépenses du marché de la mode, selon Kantar, il convient aux marques de montrer aux consommateurs de quoi elles sont capables. Tant en alliant prix et qualité, qu’en améliorant la logistique de la supply chain afin de pouvoir adapter l’offre et la demande. Plusieurs défis sont à relever : celui de maintenir une relation de proximité avec la clientèle, notamment lorsque 36 % des consommateurs envisagent de réduire leur budget mode en 2022 par rapport à 2021 (d’après Kantar), et celui de participer à une économie plus vertueuse, entres autres portée par la seconde main, et à laquelle sont très sensibles les 25-34 ans. Un impératif auquel se sont déjà soumis Kiabi et IDKids (détenant Okaidi), dont les dirigeants ont évoqué leurs ambitions respectives sur scène, en matière de stratégie et de RSE.
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Kiabi et IDKids optent pour la seconde main

Kiabi a déjà tenté l’expérience de la seconde main : d’abord en ouvrant un corner de 50 m2 dédié aux articles d’occasion à Louvroil (59) en août 2020 puis en nouant un partenariat avec Patatam (plateforme d’achat-vente de vêtements d’occasion). Aujourd’hui, l’enseigne milite pour rendre le textile encore plus accessible aux consommateurs. Et pour leur redonner du pouvoir d’achat. Ainsi, le site web de l’enseigne propose à ses clients de renvoyer des vêtements contre un bon d’achat afin de les inciter, à leur échelle, à participer à une collecte vertueuse de textiles. Et Elisabeth Cunin, présidente de Kiabi, de commenter :
L’inflation est là pour durer. Nous devons aussi tous faire preuve d’écoresponsabilité. Nous sommes une industrie polluante. Nous n’avons pas le choix et nous avons le devoir et la responsabilité de changer les choses. La vraie stratégie, c’est d’avoir un impact sur les prix de nos produits et nos matières. Kiabi se doit d’accompagner les familles dont le pouvoir d’achat va baisser. Il faut aussi répondre aux besoins du client.“
Un combat similaire du côté du groupe IDKids, ayant enregistré un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros et travaillant, lui aussi depuis longtemps, sur une stratégie de proximité avec les familles. “Nous suivons de près ces sujets depuis plus de 25 ans, notamment avec la démarche We Act For Kids, soit entreprendre pour progresser au service de l’enfant. Cela fait également plus de 15 ans que nous proposons du troc. Nous avons accéléré la seconde main dans nos magasins autour du format corner, sur le modèle événementiel. Depuis 2016, nous avons ainsi vendu 1,5 à 2 millions d’articles“, indique Grégoire Duforest, président et directeur général IDKids. Quant à Jules, l’enseigne de mode masculine qui a lancé Men in Progress en 2022, elle souhaite désormais maximiser la durée de vie des vêtements pour inciter sa clientèle masculine à réduire, avec elle, son empreinte carbone.

Les géants du textile font de l’ombre aux marques françaises

Face à la montée de nouveaux géants du commerce, qui cassent les prix et font polémique en matière de RSE, comme Shein qui a récemment ouvert une boutique physique à Montpellier, chaque marque s’interroge pour l’avenir. Faut-il répondre à ce concurrent de taille, ou bien s’inspirer de son modèle économique et de son attractivité auprès des jeunes ? Shein récolte beaucoup de data et a un fort potentiel d’attractivité auprès des adolescents. Je pense qu’il faut suivre cela de près pour savoir ce que nous devons améliorer. Cela peut inspirer des modèles économiques“, estime Elisabeth Cunin.
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Interpeller le gouvernement

Autres pistes d’avenir pour les commerçants ? Rendre leur modèle économique plus rentable. Beaucoup de commerçants souffrent d’un problème de rentabilité. Ma vision est simple : l’ensemble de la chaîne de valeur (textile, bien de consommation, alimentation) a été pris dans le prix et pas dans le produit“, souligne Jean-Paul Mochet, expert retail et ex-président du groupe Monoprix. D’où la nécessité  d’investir dans le digital.
Je pense aux grands commerçants et aux petits commerçants de centre-ville. Il faut qu’ils aillent vers la transformation écologique et digitale. Cela coûtera cher, bien sûr, mais cette capacité à réinvestir doit être traitée au niveau politique et sur le prisme de la consommation en général. N’oublions pas que la consommation représente 70% du PIB !“, poursuit l’expert.
Les acteurs de commerce veulent aussi faire entendre leurs recommandations au gouvernement, afin de pouvoir bénéficier d’un référent dédié“Nous n’avons pas de ministère du commerce et de la consommation. Il n’y a pas non plus de grande assemblée générale du type industrie en France. Nous ne bénéficions pas de cet organe qui permet de réussir l’ensemble des associations et fédérations des commerces en France. Nous ne parlons donc pas d’une seule voix“, conclut Jean-Paul Mochet. À ce sujet, la FCA a déjà pris une longueur d’avance, ayant élaboré un manifeste de cinq grandes propositions emblématiques, à destination de l’Elysée.
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 Retrouvez Jean-Paul Mochet dans le dernier Talk Franchise du 18 Juillet 2022 :

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