Le groupe, fondé par Michel Dervyn en 1976, vient de se placer sous la protection du Tribunal de Commerce de Lille pour maintenir son activité jusqu’à une éventuelle reprise attendue à la fin du mois de mars.
La crise sanitaire aura été fatale au groupe fondé par Michel Dervyn en 1976. Exploitant les enseignes Shampoo, Michel Dervyn et Le Barbier de Michel Dervyn, le groupe vient de se placer sous la protection du Tribunal de Commerce de Lille. En liquidation technique jusqu’à une éventuelle reprise par une marque concurrente. Avec 23 salons en propre et 86 en franchises, Michel Dervyn cherche aujourd’hui activement une sortie de crise.
“Avec plus de 80 % de ses 109 salons implantés en centres commerciaux, le groupe a subi de plein fouet la crise sanitaire, avec près de 7 mois de fermeture administrative entre 2020 et 2021, sans avoir pu bénéficier des aides gouvernementales (PGE, fonds de solidarité, etc.)”, expliquent les dirigeants. L’histoire de Michel Dervyn ressemble à la fable de Jean de la Fontaine narrant l’histoire de la grenouille voulant se faire aussi grosse que le bœuf. En effet, en 2016, le réseau, après un développement trop rapide, a été contraint d’élaborer un plan de redressement avec un étalement de son passif sur 10 ans. En 2019, un nouveau directeur général, en la personne de Pascal Bourlon, a été recruté pour engager le plan de relance. Le CA s’en ressent avec une progression de 4 % jusqu’à la crise Covid qui douche les espoirs du réseau.
Il faut rappeler que près de 80 % des salons du groupe se situent en centres commerciaux. Ainsi, entre les centres fermés, les jauges réduites et le couvre-feu, les chutes d’activité ont été conséquentes : -32 % en 2020 et -42 % en 2021 par rapport à 2019 (où le CA dépassait les 11 millions d’euros). Aujourd’hui, les salons sont majoritairement implantés dans les Hauts-de-France (55 %), le solde allant à la région Rhône-Alpes. Pour ce qui est du sort des franchisés, tout dépendra de l’offre de rachat d’éventuels repreneurs. Soit les franchisés poursuivront l’aventure avec la nouvelle marque, soit cela fera l’objet d’une rupture de contrat. Mais quoiqu’il arrive, cela se fera au cas par cas. Tout dépendra également du périmètre de reprise d’un ou de plusieurs candidats à la reprise. Ces derniers ont jusqu’au 28 février pour se faire connaître.
“Nous avons d’ailleurs déjà reçu plusieurs premières marques d’intérêts de repreneurs potentiels et sommes confiants”, explique Pascal Bourlon, directeur général de La Fayette Coiffure.
Véritable saga entrepreneuriale portée par Michel Dervyn qui débuta sa carrière de coiffeur à l’âge de 15 ans, l’enseigne a vu le jour dans les années 1970 avant d’être rejointe vers 1980 par la marque Shampoo se positionnant tout de suite sur le créneau du “sans rendez-vous” avec des implantations en centres commerciaux. Après le lancement d’un centre de formation en 1985, une nouvelle enseigne, baptisée Le Barbier de Michel Dervyn, est lancée en 1995. Aujourd’hui, le groupe compte 190 salariés pour ses salons en propre et plus de 700 collaborateurs indirects (salons en franchise).