Le marché des véhicules d’occasion accélère. En 2021, près de 6 millions de voitures de seconde-main ont été vendues. Soit une nouvelle progression pour la deuxième année consécutive. Explications.
Face à un marché neuf tendu, celui des véhicules d’occasion tire clairement son épingle du jeu. Selon le dernier baromètre AutoScout24, plate-forme de petites annonces dédiée à la vente de voiture, le nombre d’immatriculations de véhicules d’occasion a battu tous les records en 2021.
“Nous n’avons jamais eu autant de voitures d’occasion vendues en France, affirme Vincent Hancart, directeur général d’AutoScout24.
Nous sommes proche des 6 millions de ventes, soit une hausse de 8,1 % par rapport à 2020. Mais c’est normal car il y a eu des périodes de confinement complet à cette époque.” Le marché est en croissance également par rapport à la période pré-Covid-19. Ainsi, comparé à 2019, le marché des véhicules d’occasion constate une hausse de 3,3 %.
“2019 était déjà une année exceptionnelle, il faut le rappeler, avec une hausse de 3,4 %, souligne Vincent Hancart.
Donc les performances sont vraiment très très bonnes.”
Crise des semi-conducteurs
Alors comment expliquer cet engouement des Français pour les véhicules d’occasion ? Vincent Hancart livre plusieurs analyses
: “Les délais de livraison des véhicules neufs sont très longs voire inexistants du fait de la crise des semi-conducteurs. Les Français se sont donc naturellement tournés vers les véhicules d’occasion voire ont décidé de ne plus changer leur voiture”, détaille Vincent Hancart. Le revers de la médaille reste que les stocks s’aménuisent, conduisant à un marché des voitures d’occasion en surchauffe. Fin 2021, le marché constatait 30 % d’inventaire en moins, par rapport au début de l’année. Autre impact : l’augmentation des prix. En moyenne, les montants des véhicules d’occasions subissent une hausse de 13 % en France et de 20 % dans certains pays européens. Quid des perspectives pour 2022 ? Vincent Hancart l’assure :
“On peut estimer qu’en 2022, la tendance sera un peu en deçà que l’année 2021. Car tant que la crise des semi-conducteurs ne sera pas résolue, le marché sera tendu. Tout simplement car nous n’aurons pas l’afflux de véhicules attendu. Les consommateurs gardant leurs véhicules en attendant d’être livré de leur voiture neuve, voire renonçant à leur projet de changer d’automobile. Les experts les plus optimistes envisagent un retour à la normal au second semestre 2022”, détaille-t-il.
Des demandes qui s’affirment
Côté tendances, certaines demandes se sont affirmées. Par exemple, les Français se tournent plus volontiers vers des jeunes occasions (moins de 2 ou 3 ans). Ce segment représente plus de 27 % de parts de marché. Les véhicules Diesel sont toujours plébiscités et n’ont perdu que 3,4% de parts de marché en 2021. Les berlines sont recherchées en priorité (57,1 %). Aussi, le baromètre montre que les Français souhaitent se faire plaisir. Si les marques allemandes premium séduisent toujours autant et gagnent des parts de marché, d’autres plus haut de gamme explosent. Ainsi, Porsche voit sa part de marché, en occasion, grimper de 22 %.
“Les consommateurs sont sortis de la crise et ont envie de changer d’air mais aussi de se faire plaisir”, constate Vincent Hancart.
Et le directeur général d’AutoScoup24 d’ajouter :
“On voit aussi que l’on est en plein basculement dans les types de motorisation. Le consommateur se pose la question et est prêt à attendre encore quelques années pour avoir accès à des véhicules hybrides ou électriques d’occasion, limitant ainsi l’investissement.”