BNP Paribas Real Estate, en partenariat avec Locatus, a réalisé sa deuxième étude pan-européenne sur la fréquentation des rues commerçantes. Si Londres continue d’être en tête, Paris figure en bonne position, notamment avec la célèbre avenue des Champs-Élysées. Décryptage.
Après une première étude pan-européenne publiée en 2017, BNP Paribas Real Estate, en partenariat avec Locatus, a dévoilé les résultats de sa deuxième édition et délivre ainsi une photographie des principaux axes commerciaux de 34 grandes villes européennes. L’étude s’appuie sur le trafic piéton qui
“est l’un des principaux indicateurs de la puissance des commerces, même s’il n’est pas suffisant pour être un facteur déterminant”, détaille BNP Paribas Real Estate. Et la société de conseil en immobilier d’ajouter
:
“Ainsi, la force commerciale réside dans la conversion des flux piétons d’une zone commerçante en achats. En effet, dans certaines zones de moindre fréquentation, comme par exemple les axes commerçants de luxe, des chiffres d’affaires importants peuvent être réalisés malgré des flux de passants plus faibles.”
Pour l’étude, BNP Paribas Estate et Locatus se sont rendus dans 19 pays européens pour y réaliser des comptages dans plus de 130 rues commerçantes. Chaque axe a ensuite été qualifié selon deux catégories : mass-market et luxe.
3 rues parisiennes dans le top 20
Sur le pan mass-market, le Royaume Uni, l’Espagne, l’Italie et la France se disputent le top 5 du classement des capitales européennes. Comme en 2017, Londres arrive ainsi en tête du top 20 des rues commerçantes les plus performantes en Europe, avec Oxford Street qui a enregistré 72 700 visiteurs en une journée. La ville de Madrid se place en second rang portée par Gran Via (60 8000 piétons le jour du comptage), juste devant une seconde rue londonienne, Regent Street. Milan rentre dans le haut du classement avec le Corso Vittorio Emanuele II. Et enfin, Paris s’affirme en 5
e position avec l’avenue des Champs-Élysées. La capitale française figure par ailleurs à trois reprises dans le classement avec la Rue de Rivoli (10
e) et le Boulevard Haussmann (13
e).
“Sur la Rue de Rivoli, l’arrivée d’Ikea et d’Uniqlo à proximité de la nouvelle Samaritaine, concourent au renouveau commercial de cette artère historique. La proximité du Marais et de son fort pouvoir d’achat est un atout considérable”, affirme Cyril Zaprilla, head of retail France de BNP Paribas Real Estate Transaction.
Côté luxe, le trio de tête reste inchangé par rapport à 2017 avec trois zones emblématiques : Regent Street à Londres, les Champs-Élysées à Paris et le Passeig de Gracia à Barcelone
. “Paris renoue progressivement avec les flux de visiteurs français et étrangers, le paysage commercial se redessine en fonction des tendances actuelles. Les Champs-Élysées restent l’axe le plus fréquenté et demeurent la vitrine du commerce parisien”, insiste Cyrile Zaprilla.
Programmes mixtes, mobilité urbaine et événementiel
L’étude a fait également ressortir certaines tendances convergentes à travers l’Europe, notamment sur l’évolution des centres-villes et la politique urbaine des métropoles. Ainsi, BNP Paribas Real Estate constate que les programmes mixtes, mêlant habitations, bureaux, commerces et restaurants, se multiplient dans toute l’Europe.
“Ces ensembles sont plébiscités car à la croisée de différentes catégories d’usagers – consommateurs, actifs et habitants – en assurant ainsi une continuité de flux”, pointe l’étude. Aussi, et ce n’est pas nouveau, les villes favorisent la mobilité urbaine et l’accès au centre-ville. Les villes n’hésitent pas à revoir leurs schémas de mobilité, notamment avec le télétravail qui n’oblige plus les actifs à fréquenter les quartiers d’affaires quotidiennement
.
“De Milan à Barcelone, de Lisbonne à Stockholm, de nouveaux systèmes de mobilité se sont développés en alternative de déplacements traditionnellement automobiles. Améliorant leur politique et image écologique, les villes instaurent de nouvelles liaisons multimodales efficaces, ce qui contribue à l’élargissement des zones de chalandise”, analyse l’étude.
Enfin, dernière tendance, l’événementiel au cœur des centres-villes. L’innovation semble être au cœur des réflexions des villes européennes pour maintenir l’attractivité et les flux piétons, toujours dans un contexte favorisant le télétravail et dans lequel le tourisme international reprend lentement. Si certaines agglomérations misent sur des attractions classiques et régulières (festivals de musique, journées thématiques, etc.), d’autres s’appuient sur des événements sportifs mondiaux. À l’instar de Paris et des JO 2024. Événement qui devrait profiter aux enseignes dès 2022 selon Cyril Zaprilla.
“L’année 2022 ouvre de nouvelles perspectives pour les enseignes, avec des projets mixtes et commerciaux innovants dont les rénovations immobilières sur les Champs-Elysées, avec en ligne de mire l’approche des Jeux Olympiques et du Grand Paris”.