Au même titre que la marque commerciale et le savoir-faire, l’assistance est l’un des piliers de la franchise et l’assurance de conserver de saines relations avec ses partenaires. Mais l’animation d’hier n’a-t-elle pas évolué avec le digitale et l’auto-entrepreneuriat ? Laurent Delafontaine, dirigeant et fondateur d’Axe Réseaux
Les process d’animation doivent apporter de la valeur ajoutée aux partenaires ! Il en est fini des check-lists que l’animateur de l’enseigne égrenait d’un ton gêné lors de ses visites et dont chaque case défavorablement cochée donnait lieu à d’interminables discussions. Cet animateur, salarié du franchiseur, est devenu l’interface stratégique entre les franchisés et la tête de réseau. Il “descend” une stratégie et des plans d’action et “remonte” les dysfonctionnements et déviances vus sur le terrain. Cet animateur connaît le concept et son application, il a l’œil extérieur sur ce que l’on ne voit plus et les recommandations adéquates pour stimuler une performance ou dynamiser une équipe.
C’est surtout un excellent généraliste qui sait faire appel à des spécialistes. Il s’appuie sur le renfort bénéfique de « référents » qui interviendront sur une problématique ponctuelle : le marketing pour monter une “portes-ouvertes”, l’informatique pour résoudre un problème sur le logiciel métier.
Les nouvelles technologies le soulagent dans son quotidien, terminé la collecte des résultats commerciaux avec la synchronisation des systèmes d’encaissement, plus de surprise pour le franchiseur qui peut ainsi mieux aiguiller sa stratégie. Du côté franchisé, ce reporting permet d’obtenir des comparatifs et des indicateurs de performance. Ces bases de connaissances digitales rapprochent les membres d’un réseau via des messageries instantanées et mettent à dispositions manuels, bonnes pratiques, veille concurrentielle, supports de formation et services d’impressions en ligne homogénéisés pour le réseau.
Vision large du métier
À l’ère de l’uberisation, ne serait-il pas possible d’imaginer une externalisation de ce métier ? Cela existe bien pour le recrutement des candidats dans de nombreuses enseignes.
L’animateur serait ainsi un expert du management des réseaux, focalisé sur un secteur dont il sera issu, entrepreneur responsable jugé sur des résultats et présentant la souplesse et l’avantage économique des autoentrepreneurs.
Une ouverture de magasin, un renfort ponctuel, un appui sur un franchisé en difficulté, une animation de réunion régionale… la liste est longue. Et s’il est multi secteurs, il présentera l’avantage d’une vision large du métier, apportera un éclairage différent à ses clients et contribuera à la mise en place de bonnes pratiques. Personnellement, je ne suis pas trop favorable à l’autoentrepreneur, mais l’avenir me donnera probablement tord lorsque l’on sait qu’un emploi sur deux n’est pas salarié outre-Atlantique et qu’il y existe aujourd’hui 478 développeurs de réseaux indépendants sur Linkedin…