Dans un secteur immobilier encore pour le moment épargné par la crise de laCovid-19, le home staging a vocation à faciliter les ventes. Ce concept de marketing décoratif a toujours le vent en poupe tandis que la filière cherche à recruter de nouveaux candidats.
La pratique est bien entendu née aux États-Unis. En pleine crise immobilière, il y a trente ans, Barbara Schwarz, ancienne décoratrice d’intérieure reconvertie en agent immobilière, a l’idée de créer un concept destiné à valoriser des biens à vendre sans que les frais de rénovation soient excessifs. Le home staging était né. Aujourd’hui la pratique s’est considérablement développée et popularisée, il est vrai, grâce aux émissions “Maison à vendre” avec Stéphane Plaza ou bien encore “D&CO” avec Valérie Damidot. D’autant que le marché immobilier affiche une santé insolente. Plus d’un million de ventes en 2019, soit une hausse de 10 %. Quant au mètre carré, il avoisine en France les 2 632 euros, un chiffre également en progression de 8 % par rapport à 2018.
Pour autant, le home staging n’est pas un cache-misère. Bien au contraire ! Au grand dam de la filière qui se bat pour que le métier gagne définitivement ses lettres de noblesse. “Cette profession n’étant pas réellement encadrée à ce jour, n’importe qui peut donc prétendre devenir home stager. Avéo planche justement sur ce sujet depuis plusieurs mois, afin d’apporter un minimum de cadre à la profession. Notamment, à titre d’exemple, par la mise en place d’un certificat de qualification professionnelle. Des discussions sont en cours sur le sujet”, explique Sylvain Rey, directeur général du réseau Avéo. Et ce dernier de poursuivre :
“Le home staging dispose, malgré tout, d’un cadre précis. Il y a ce qu’on peut faire et ce qu’on ne doit jamais faire. Des personnes nous disent souvent : je ne veux pas faire de travaux lourds. Mais simplement du home staging. Ce qui laisserait donc supposer que les travaux réalisés au cours d’une prestation de home staging seraient moins lourds que des travaux traditionnels. Or, même si ces travaux restent au niveau du rafraîchissement, ils doivent malgré tout être réalisés dans les règles de l’art.”
Comme le souligne Sylvain Rey, le home stager a donc, in fine, une responsabilité dans le cadre de la future vente immobilière. Ce dernier ne peut pas faire n’importe quoi, au risque par exemple d’une mise en jeu des vices cachés dans le processus de vente. En effet, le professionnel apporte aussi et surtout un œil technique sur le logement et pas uniquement un œil esthétique.
La force du réseau
Si l’objectif des enseignes est de démocratiser le sur-mesure en rendant ces solutions accessibles au plus grand nombre, il faut avoir une très forte maîtrise technique des sujets pour espérer tirer son épingle du jeu dans un secteur hautement concurrentiel. “Sans cette approche très peu de personnes peuvent tirer le meilleur parti de leur intérieur et ainsi le valoriser, car le niveau de maîtrise technique à avoir est spécifique aux professionnels de ce métier. Rendre cela abordable dans la démarche et accessible financièrement est notre challenge quotidien. La dynamique du marché montre d’ailleurs que l’attente est très forte dans ce domaine”, explique Laurent Raymond, directeur général du réseau Quadro. Un réseau qui compte aujourd’hui 51 points de vente, dont 36 franchisés et qui prévoyait 6 nouvelles ouvertures en 2020, dont 4 en franchise. Expertise mais également et surtout vente du bien relooké dans des délais rapides. “Nous avons toujours pensé que le home staging seul ne servait pas à grand-chose s’il n’était pas accompagné de l’ensemble des services qui permettent de traiter le rafraîchissement du bien immobilier, d’avoir des chiffrages travaux rassurants vis-à-vis du vendeur ou de disposer de services qui vont considérablement améliorer la communication sur la vente et la commercialisation du bien”, explique Sylvain Rey.
Face à une profession encore faiblement encadrée, la force du réseau est également un plus pour opérer une différenciation dans un marché où il peut être compliqué de faire sa place en indépendant. Aujourd’hui, Avéo c’est par exemple 19 agences franchisées et 1 en propre, le siège de Saint-Étienne. “Nous ne sommes pas attachés au nombre de petits drapeaux sur la carte. Nous sommes beaucoup sollicités par des candidats, mais nous en refusons beaucoup. Le résultat est un réseau qui se développe plutôt à vitesse modérée”, précise Sylvain Rey avant de poursuivre : “En recrutement, nous privilégions les profils en développement commercial. Une expérience en décoration, bâtiment, ou immobilier n’est absolument pas obligatoire. Nous disposons ensuite de tous les outils et formations pour apprendre le métier dans d’excellentes conditions.” Chez Avéo, une agence qui se lance fera aux alentours de 250 000 euros de CA au bout de trois ans. Même volonté d’expansion et d’accompagnement chez Quadro : “Nous recrutons en effet des franchisés car nous avons de nombreuses zones à pourvoir. Nous proposons deux modèles : magasin de zone commerciale ou magasin de centre-ville. Tout un éco-système a été mis en place pour accompagner les franchisés dès le démarrage de leur projet et au quotidien une fois leur activité lancée”, note Laurent Raymond.