Au travers de deux enquêtes réalisées en partenariat avec le cabinet Xerfi, l’U2P s’inquiète de la chute historique de l’activité subie par certains secteurs de l’économie. En tête, le commerce alimentaire de proximité et l’hôtellerie-restauration.
L’organisation patronale U2P s’inquiète des conséquences de la crise sanitaire chez ses adhérents. En effet, l’Union des entreprises de proximité vient de révéler le contenu de deux études réalisées en partenariat avec le cabinet Xerfi. Ces dernières mettent l’accent sur la chute historique de l’activité rencontrée par certains secteurs économiques.
“Au deuxième trimestre 2020, l’activité de l’artisanat, du commerce alimentaire de proximité, de l’hôtellerie-restauration et des professions libérales s’est effondrée de 28,5 %”, note l’U2P avant de poursuivre :
“Le secteur des hôtels, cafés, restaurants -HCR- et du commerce alimentaire de proximité, a accusé une baisse de 55 % du chiffre d’affaires d’avril à juin 2020. À eux seuls les HCR, directement concernés par les fermetures administratives et le confinement, ont connu la situation la plus grave avec une chute de 88 %.” Les différents professionnels de ces filières ont régulièrement alerté, dans nos colonnes, sur la gravité de la situation. Laurent Munera, nouveau patron de l’U2P, en remplacement d’Alain Griset, nommé Ministre délégué en charge des PME, appelle de ses vœux l’impérieuse nécessité de poursuivre le plan de relance.
“Il faut amplifier les dispositifs, notamment le prêt garanti par l’État (PGE) en permettant aux entreprises d’étaler les remboursements dans le temps et à moindre coût”, indique ce dernier.
Les deux études révèlent également que la proportion d’entreprises ayant eu recours à un dispositif d’aides depuis le début de la crise sanitaire s’élève à 55 %. Avec toutefois de grandes disparités entre les différents acteurs économiques.
“Seules 19 % des entreprises artisanales de l’alimentation en ont bénéficié, contre 92 % des hôtels-restaurants”, précise l’U2P
. Cartographiant les niveaux et les origines des aides, l’union patronale explique que ces dernières proviennent du premier volet du Fonds de solidarité (47 % des entreprises) et de reports de charges (43 %).
“ À l’autre extrémité du spectre, seules 2 % des entreprises ont bénéficié du deuxième volet du Fonds de solidarité, et 3 % d’exonérations de charges”, remarque l’U2P.
Inquiétude sur la trésorerie
En dépit de ces aides, le moral des chefs d’entreprise s’est encore dégradé. Surtout en raison de l’état de leur trésorerie. En effet, l’opinion négative chez les dirigeants passe ainsi de 37 % au premier trimestre à 56 % au second trimestre. Cela traduit l’état de fragilité de la trésorerie des TPE et PME françaises. En revanche, l’horizon semble s’éclaircir quant à la perception de l’avenir.
“31 % des personnes interrogées anticipent une activité moins soutenue au cours du 3ème trimestre, alors que 74 % d’entre elles avaient cette opinion à l’issue du 1er trimestre”, précise l’U2P.