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Se lancer en franchise

Le Made in France fait-il encore recette ?

Dans une récente étude, l’agence Insign révèle que, suite à la pandémie, les Français seraient plus enclins à consommer des produits fabriqués sur le sol national. Nous avons voulu savoir avec Éric Bonnet, directeur associé chez Insign, comment valoriser ce Made in France auprès des consommateurs.

L’agence Insign, en partenariat avec Opinion Way, vient de publier un récent sondage révélateur des nouvelles attentes des Français en matière de consommation nationale. Avant la crise sanitaire, 97 % des Français sondés achetaient “au moins de temps en temps un produit fabriqué en France.” Pendant le confinement, les comportements se sont modifiés. L’étude révèle que 58 % des personnes interrogées, n’ayant jamais ou rarement acheté des produits alimentaires fabriqués en France ont consommé local en tout premier lieu pour des raisons économiques.
Pour 41 % d’entre eux, ce choix s’explique encore par la volonté de soutenir les entreprises françaises et 35 % d’entre eux ont souhaité contribuer à la préservation de l’emploi”, précise l’étude.
 

Alimentation, beauté, hygiène et habillement

“J’ai le sentiment, que depuis quelque temps, la notion de Made in France s’est gadgétisée alors qu’il y a un vrai chantier à démarrer dans ce domaine. La première chose à faire, à mon sens, est d’apporter des preuves tangibles aux consommateurs de ce Made in France. Tout un travail de pédagogie est à mettre en place pour insister sur ces notions clés du fait en France. Sur quoi la marque veut communiquer : la convivialité, l’énergie, la diversité des produits, etc.”, explique Éric Bonnet.
Chez certaines enseignes, le Made in France ne suffisant pas, ces dernières régionalisent leur origine. Ainsi La Compagnie de Provence, spécialisée dans les soins cosmétiques, affiche un Made in Provence. Même constat pour le Domaine des Diables, vins rosé, côte de Provence, qui met en avant, lui aussi, cette mention régionale. Les exemples affluent dans ce sens. On ne compte plus les Made in Auvergne, les labels Made in Nouvelle-Aquitaine ou encore le 100 % Made in Nord-Pas-de-Calais. Comme si le régionalisme apportait une touche plus authentique à la simple fabrication française.  
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  Lors du déconfinement, les Français ont continué à jouer la carte du consommer local. En effet, 92 % de ceux qui consommaient des produits français envisagent de poursuivre cette consommation Made in France. Des promesses d’achat que l’on retrouve majoritairement chez les seniors (97 %). Ces derniers (89 %) se déclarent d’ailleurs prêts à acheter moins mais à acheter français. Contre 81 % de l’ensemble de la population. En matière de Made in France, l’ensemble du panel interrogé marque son attrait pour trois secteurs bien définis : l’alimentation, la beauté & hygiène et l’habillement.
91 % envisageant d’acheter français pour le premier item, 83 % pour le second et 76 % prévoyaient d’acheter des vêtements fabriqués en France. Pour les secteurs du mobilier & décoration, l’électroménager et l’automobile, ce choix reste encore plus mesuré. 67 % affirment porter leur choix d’achat pour une voiture made in France”, révèle le sondage.
 

Made in France et flou artistique

Eric Bonnet estime que trop de consommateurs ne comprennent encore pas d’où proviennent véritablement les produits. Sont-ils fabriqués en France ou bien seulement conçus chez nous ? D’où sont issues les matières premières ? “Il y a tout un travail de clarification à mettre en avant. Dans l’étude, nous expliquons d’ailleurs  que 31 % des sondés ont des doutes sur le sens de la formule Made in France”, note le directeur associé chez Insign. Consciente de cette nécessaire clarté, la jeune pousse hexagonale Cocorico communique, depuis quelques semaines, abondamment sur les réseaux sociaux au sujet de la sortie de son premier jean intégralement conçu et fabriqué en France. Sur leur site internet, une carte de France indique les lieux de découpe, tissage, confection, tricotage, impression, etc. Une communication des origines ultra-huilée. L’étude Insign met aussi en avant le fait que, sur l’ensemble du panel interrogé, quelques soient les revenus, 67 % des Français se déclarent prêts à payer plus cher pour acheter un produit fabriqué en France.
“Il peut être intéressant pour les enseignes d’interroger leurs clients sur ce que ce Made in France veut dire en termes de valeurs”, note Éric Bonnet avant d’ajouter : “La notion de prix est importante également. Il est impératif d’expliquer aux clients ce qui peut justifier un prix plus élevé. Est-ce le prix des matières premières? Le coût d’un magasin? Les emplois qui sont derrières ? Ce ne doit pas être simplement du capital de marque. Nous sommes bien là dans une problématique de nouveau contrat social.”
 
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