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Coronavirus : quels scénarios pour la sortie de crise ?

En collaboration avec l’Observatoire Cetelem, l’Échangeur BNP Paribas Personal Finance a dressé plusieurs scénarios de sortie de crise. Si l’un ne semble pas prendre le pas sur l’autre, il est certain que le coronavirus aura un impact sur le long terme tant pour les commerçants que pour les consommateurs qui feront évoluer leurs habitudes. Décryptage.

Alors que la crise sanitaire liée au coronavirus perdure, de nouvelles tendances de consommation émergent et des hypothèses de sortie de crise sont établies par différents experts. Parmi eux, l’Échangeur BNP Paribas Personal Finance et l’Observatoire Cetelem ont dévoilé leurs analyses concernant le futur du commerce et de la consommation. “Avant le Coronavirus, nous avons effectué un travail de recherches qui nous a permis d’établir plusieurs scénarios sur l’avenir du commerce de la consommation. Avec la crise, ces 4 scénarios se sont confirmés, le Covid-19 ayant donné un coup d’accélérateur sur différentes choses. Ce que nous présentons aujourd’hui”, confie d’emblée Cécile Gauffriau, directrice de l’Échangeur BNP Paribas Personal Finance.
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Tracking

Dans ce contexte, BNP Paribas a déterminé 4 hypothèses. La première, appelée Stars Systems (les marques stars) est un scénario défini comme un modèle libéral dans lequel les acteurs indépendants offrent un terreau de propositions variées, à forte valeur ajoutée aux consommateurs. “C’est le modèle actuel et nous pouvons dire que cela restera le socle sur lequel les autres scénarios vont s’implémenter à moyen-long terme”, affirme Cécile Gauffriau. Le second scénario, Life Control (vie sous surveillance) est perçu comme un modèle centralisé au sein duquel les États et les grands organismes reçoivent des citoyens la légitimité du bien collectif. Une perspective qui passe notamment par la banalisation du tracking. “Nous sommes en plein dedans avec la multiplication d’objets connectés, affirme Cécile Gauffriau. Et la banalisation de cette tendance est confirmée par une étude Odoxa montrant que 62 % des concitoyens français seraient prêts à télécharger à utiliser une application de tracking dans le cadre du Covid-19.”
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Le local a la cote

Le troisième scénario, Made locally (triomphe du local) se veut un modèle plus décentralisé articulé autour de systèmes à taille humaine et dans lequel les intérêts locaux mais aussi la solidarité garantissent la pérennité d’une société basée sur l’entraide. “La crise du coronavirus renforce incontestablement cette tendance et cet attrait du commerce de proximité. C’était déjà le cas avant, on voyait les enseignes de proximité être plus performantes au dépens des hypermarchés qui souffraient, insiste Cécile Gauffriau. Cela s’est clairement confirmé et j’ai du mal à imaginer que cette tendance ne perdure pas sur le long terme. Les grandes enseignes de distribution sont d’ores et déjà en train de s’adapter aux nouveaux modes de consommation et quand on voit que, selon une étude Nielsen, seuls 6 % de la population française habitent à moins de 5 minutes d’un hypermarché, les enjeux sont énormes. Car beaucoup de consommateurs se sont rabattus sur des commerces de proximité ou des enseignes locales en ces temps de confinement.” Enfin, le quatrième scénario repose sur la victoire de l’intérêt collectif (Earth in progress) et se veut davantage conversationnel, basé sur l’intervention des sociétés civiles en faveur d’une plus grande conscience des enjeux pour l’humain, et notamment son environnement. “C’est vraiment un scénario de long terme. Le gros challenge des entreprises sera de savoir se réinventer. Il y a aussi toute cette question d’engagement. La crise pose la question de comment les entreprises vont répercuter la valeur qu’elle génère. Celles qui ne se sont pas impliquées, d’une manière ou d’une autre, dans l’effort collectif vont être mal vues à long terme”, insiste Cécile Gauffriau.
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Hyperconsommation et usages digitaux

Avec cette étude prospective, BNP Paribas veut montrer quelle direction prendra la consommation ces prochains mois voire années. Pour Cécile Gauffriau, “un scénario ne prendra pas le pas sur l’autre. Tous vont s’entrechoquer et se superposer”. Quoiqu’il en soit, derrière ces différents modèles émergent deux grandes tendances. La première : l’hyperconsommation va s’amenuiser au profit des achats locaux. “Clairement, demain, hyperconsommer deviendra suspect et au contraire acheter local deviendra fashion. C’était déjà le cas mais cette dynamique va d’autant plus s’accentuer après la crise et le déconfinement qui sera long”, estime Cécile Gauffriau. La seconde : l’utilisation d’outils technologiques va encore prendre plus d’essor. Si la majorité des usages étaient déjà prégnants avant le coronavirus, certains se sont accélérés. L’e-commerce alimentaire français (drive et livraison) a augmenté de 50 % depuis mars selon les chiffres dévoilés par BNP Paribas dans son étude. “On voit bien que même la plus petite enseigne a besoin du digital pour se faire connaître. Pour survivre et être visible pendant cette crise, il a fallu passer par Internet”, estime Cécile Gauffriau. Enfin, une inconnue persiste : comment les Français vont réorienter leur consommation au long terme une fois la crise passée ? “Il y aura des arbitrages, c’est certain. Les enseignes qui étaient sur le fil avant la crise vont péricliter et les autres devront forcément s’adapter à tous ces changements”, souligne Cécile Gauffriau.

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