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Coronavirus : Bruno Le Maire demande aux bailleurs d’annuler les loyers pour les petites entreprises pendant trois mois

Dans une interview accordée à nos confrères de BFMTV, le ministre de l’Économie a appelé les sociétés foncières à faire preuve de solidarité, notamment vis-à-vis des plus petites entreprises. Bruno Le Maire demande ainsi l’annulation des loyers sur trois mois pour les PME de moins de 10 salariés. Il en a également profité pour éclaircir certains points concernant la reprise. Décryptage.

Durant plus d’une heure, Bruno Le Maire a répondu aux questions des restaurateurs et chefs d’entreprise sur BFMTV concernant la crise sanitaire et les moyens déployés par l’État pour accompagner la relance. Pour rappel, le gouvernement a indiqué déployer 110 milliards d’euros d’aides aux entreprises, dont 750 millions d’euros d’annulations de charges pour les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et des arts et spectacles, “les plus durement touchés par la crise. C’est la priorité numéro 1”, a tenu à rappeler le ministre de l’Économie. Pour autant, les restaurants et les commerces ne sont pas prêts de redémarrer leur activité, comme l’a indiqué Emmanuel Macron dans sa dernière allocution télévisée. Si le déconfinement progressif devrait démarrer à partir du 11 mai, le chef de l’État a en effet indiqué que les commerces et restaurants resteront, à ce stade, fermés. Bruno Le Maire a précisé que la “sécurité sanitaire passe avant tout”. Toutefois, il a souligné qu’avec Muriel Pénicaud, ministre du Travail, ils regardaient l’ensemble des secteurs qui pourraient potentiellement rouvrir dès le 11 mai prochain. “Par exemple, nous sommes en train d’étudier pour les coiffeurs, qui sont fermés depuis le début de la crise. Cela fait partie des secteurs pour lesquels nous pensons qu’une reprise est possible dès le 11 mai et nous analysons quelles règles sanitaires doivent être appliquées (nombre de clients selon la taille du salon, quels équipements de sécurité sanitaire pour les coiffeurs, etc.)”, a détaillé Bruno Le Maire.
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La question épineuse des loyers

Lors de son passage sur BFMTV, le ministre de l’Économie a aussi été questionné par des chefs d’entreprise sur la questions des loyers. Car si la grande majorité d’entre eux n’enregistrent aucun chiffre d’affaires, beaucoup doivent faire face au paiement des loyers et des charges inhérentes. Emmanuel Macron avait annoncé au début de la crise le report de ces montants. Toutefois, sur le terrain, les chefs d’entreprise peinent à négocier avec les bailleurs. Pour le moment, seulement quelques unes des sociétés foncières, comme SNCF Gares et Connexions ou Ceetrus (foncière d’Auchan), ont d’ores déjà expliqué annuler les loyers. Bruno Le Maire appelle les bailleurs à aller plus loin, notamment pour les plus petites entreprises. “J’ai réuni l’ensemble des grandes foncières et je leur ai demandé une chose, pour les très petites entreprises (moins de 10 salariés), je leur demande d’annuler trois mois de loyers. Je leur demande également d’entrer en négociation avec les grandes chaînes franchisées pour étudier un étalement de ces loyers”, insiste le ministre de l’Économie. Pour Bruno Le Maire, les sociétés les plus petites n’ont pas la capacité de négocier avec les bailleurs et demande donc un effort de leur part. Pour les grandes chaînes “qui peuvent avoir des centaines et de milliers de mètres carrés, il s’agit d’une situation différente, concède Bruno Le Maire. Il faut donc qu’il y ait une négociation de gré à gré avec les bailleurs qui peut évidemment aboutir à une annulation des loyers.
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Prêt de l’État

Par ailleurs, le ministre de l’Économie est revenu sur les différentes aides qui ont été mises en place pour accompagner le chefs d’entreprise, notamment le chômage partiel et les prêts garantis par l’État. “Les agents bancaires ont apporté 19 milliards d’euros de prêts garantis. Dans l’immense majorité des cas, les entreprises obtiennent donc une garantie. Mais il y a certainement des refus, nous sommes en train d’étudier ce taux”, insiste Bruno Le Maire. Il a ainsi précisé qu’une solution serait trouvée pour ces chefs d’entreprise qui ne parviennent pas à obtenir ces prêts garantis. “Pour ces entreprises les plus fragiles, qui ne trouveront pas de prêt auprès d’un réseau bancaire, nous avons voulu créer un filet de sécurité. Dans le projet de lois de finance rectificative nous avons injecté 1 milliard d’euros dans le Fonds de développement économique et social. Celui-ci permettra aux entreprises les plus fragiles d’avoir un prêt direct de la part de l’État […] mais en échange l’entreprise devra se restructurer pour qu’elle soit viable sur le long terme et que l’argent de l’État, et donc du contribuable, soit utilisé dans une entreprise qui va se redresser demain. Il y aura donc cette possibilité nouvelle qui permet de répondre à toutes les situations des entreprises”, a détaillé Bruno Le Maire.
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Pas d’augmentation d’impôt pour les entreprises

Enfin, le ministre de l’Économie s’est voulu rassurant concernant la reprise et a assuré qu’aucune augmentation d’impôt des entreprises ne sera mise en place après la crise. “Si on commence à augmenter les impôts des entreprises pour financer les dépenses supplémentaires de l’État, franchement, c’est un passeport pour l’échec. On est sûr et certain que l’on ne s’en sortira pas de cette manière, ce serait un cercle vicieux dans lequel l’économie irait toujours mal. […] Il ne faudra pas aller ponctionner les entreprises, ce serait totalement contre-productif et une erreur majeure”, estime Bruno Le Maire. Pour autant, il a voulu alerter les chefs d’entreprise sur la reprise qui “sera progressive. Il ne faut pas se faire d’illusion là-dessus. Les restaurants ne seront pas pleins demain, les hôtels mettront du temps à se remplir et la consommation va évoluer. […] Notre volonté sera d’encourager l’investissement des entreprises, d’encourager leur développement mais aussi d’encourager la demande des ménages, pour éviter qu’ils conservent une épargne de précaution trop importante et il faudra que nous les incitions à dépenser de l’argent pour participer au redressement économique du pays”, a ainsi précisé Bruno Le Maire.

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