Alors que la crise sanitaire du Covid-19 impacte fortement les commerçants et les restaurateurs, un sondage réalisé par la Confédération des commerçants de France pointe que ces derniers n’ont pas été épargnés depuis quelques mois avec les Gilets Jaunes et les manifestations contre la réforme des retraites. Explications.
Une nouvelle crise qui risque de laisser des traces. Depuis deux ans, les commerçants et les restaurateurs ne sont en effet pas épargnés. Après l’impact des Gilets Jaunes et celui des manifestations contre la réforme des retraites, la crise sanitaire qui touche notre pays est la troisième période difficile que subissent les chefs d’entreprise en moins de deux ans.
“Pour les Gilets Jaunes, les fermetures étaient hebdomadaires, donc les commerçants continuaient à faire du chiffre d’affaires. Avec les grèves, les fermetures étaient plus importantes mais là encore, ils tenaient le coup. Désormais, c’est un blocage du pays total et depuis le 16 mars les commerçants ont cessé leur activité. Il est donc évident que les chiffres d’affaires baissent”, analyse Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France.
70 % de baisse pour un tiers des commerçants
C’est pour étudier l’impact de la crise sanitaire liée au Covid-19 que la Confédération des commerçants a lancé un vaste sondage auprès de ces adhérents. 2 000 personnes ont ainsi répondu entre les 23 et 28 mars derniers. Résultats : près de la moitié (47 %) des interrogés confient avoir un chiffre d’affaires en baisse ces six derniers mois. Pour un tiers d’entre eux, cette baisse atteint plus de 70 %.
“Ce sont des chiffres qui interpellent, évidemment”, insiste Francis Palombi. Après les annonces d’Édouard Philippe mi-mars, plus de 86 % des commerçants interrogés ont été par ailleurs amenés à fermer leur commerce. Seuls 5 % d’entre eux ont poursuivi leur activité différemment, avec les ventes sur Internet ou à emporter. Parmi les 14 % qui ont poursuivi leur activité, 8 commerçants sur 10 ont réduit leurs horaires d’ouverture ou diminué le nombre d’employés et plus de 9 sur 10 constatent une baisse de leur chiffres d’affaire.
“Il y a une grande inquiétude de la part des commerçants. Ils ne peuvent plus payer leurs charges et ils n’ont parfois pas la trésorerie pour avancer le chômage partiel à leurs salariés. C’est donc une situation compliquée”, insiste le président de la Confédération des commerçants de France.
Préparer la sortie de crise
Si la reprise est encore loin d’être actée, la Confédération des commerçants commence à penser à la reprise et porte certaines mesures auprès du gouvernement en demandant notamment le report des soldes à fin juillet.
“C’est nécessaire car les entreprises indépendantes n’ont pas la capacité de faire beaucoup de communication pour faire revenir les clients. Par ailleurs, nous demandons que, par ordonnance, le gouvernement interdise les promotions de manière exceptionnelle le mois précédant les soldes”, avance Francis Palombi. Pour relancer l’activité, la Confédération des commerçants appelle également à soutenir et à mettre en place
“une fête nationale du commerce afin d’inciter les clients à se déplacer en magasin. Nous allons également promouvoir la remise de chèques cadeaux et demander aux maires de différentes communes de mettre en place la gratuité des parkings dans les centres-villes, durement impactés par la crise, afin de faciliter le stationnement”, conclut Francis Palombi.