Les sinistres n’arrivent pas qu’aux autres. Plutôt que de faire cavalier seul en cas de problème, mieux vaut se reposer sur ce qui fait la force de la franchise : le soutien du réseau.
Nul n’est à l’abri d’un imprévu, en particulier un commerçant. Qu’il s’agisse d’une inondation, d’un acte de vandalisme ou encore d’un incendie, votre point de vente a été dégradé. En tant que chef d’entreprise, vous devez désormais entamer, au plus vite, des travaux de rénovation – car en règle générale, en cas de dégradation, vos locaux sont fermés, et votre chiffre d’affaires mis sur pause. Si ceux-ci vous semblent difficiles à assumer seul, sachez que le fait que vous soyiez franchisé est un plus. Car vous avez derrière vous une enseigne pour vous soutenir, vous aider à gagner du temps, et éventuellement, à vous donner un petit coup de pouce financier.
Le franchisé, un chef d’entreprise avant tout
À la base, les travaux destinés à rénover votre point de vente sont à votre charge. « Le franchisé est un commerçant indépendant. Comme tout entrepreneur, c’est à lui de gérer les impondérables, et d’assumer les frais d’entretien ou de rénovation », indique Sylvain Bartolomeu, consultant associé chez Franchise Management. À vous, également, en bon gestionnaire prudent, d’anticiper – en prévoyant en amont une réserve d’argent destinée à faire face à de tels aléas, mais aussi en vous assurant d’avoir trouvé une assurance couvrant ce type de dégâts. « À ce stade, écoutez-donc votre franchiseur : ce dernier a pour rôle de vous transmettre son expérience, et il vous aura probablement aiguillé vers certaines assurances, par exemple une responsabilité civile professionnelle. S’il ne le fait pas dès le départ, mobilisez-le, plutôt que de chercher à faire cavalier seul. Si vous êtes entré dans un réseau, c’est bien pour ne pas être seul en cas de problème », conseille-t-il.
Ce soutien humain de l’enseigne peut aussi être sollicité après le sinistre qui vient de vous frapper. En cas de crise, n’ayez pas peur d’appeler à l’aide : c’est bien pour cela que vous payez une redevance et que vous êtes entré en franchise. N’hésitez donc pas à contacter votre animateur de réseau, qui pourra vous conseiller sur la conduite à tenir. « Il est un peu votre ‘SAV’, un renfort sur le plan psychologique, qui a déjà vécu une telle situation et qui pourra sûrement vous aider à trouver une solution. Dans certains réseaux, vous pourrez aussi bénéficier de cellules d’assistance juridique, qui vous feront gagner du temps et de l’efficacité », indique Pascale Pécot, consultante chez Adventi Franchise. « On réfléchit toujours mieux à plusieurs que seul, c’est cela, la force d’un réseau », ajoute-t-elle.
Dans le cas où la dégradation du point de vente est causée par le temps, et qu’il s’agit de vétusté, « le franchisé est contractuellement tenu d’entretenir son local, notamment lors des ‘remises à niveau’ régulièrement demandées par le franchiseur. Mais plutôt que d’attendre qu’un animateur réseau constate des dégradations et vous le signale, mieux vaut faire appel à lui de vous-même, régulièrement, afin qu’il vienne sur site et vous conseille par petites touches », note Pascale Pécot.
Au-delà du contrat de franchise, l’entraide
Mais intégrer un réseau ne se limite pas au soutien du franchiseur : les autres franchisés eux-mêmes peuvent vous prêter main forte en cas de crise. « Vous pouvez bénéficier des conseils et de l’aide humaine de vos collègues : n’oubliez pas que vous faites partie d’une équipe, dont les membres sont interdépendants et solidaires entre eux, quand tout va bien mais aussi quand les temps sont durs », explique Rose Marie Moins, directrice de la formation et de la promotion à la Fédération française de la franchise.
D’un point de vue juridique, le franchisé est un chef d’entreprise indépendant, et son franchiseur ne peut donc pas prendre en charge les frais de rénovation de son point de vente. Mais les cas ne manquent pas où des enseignes sortent du cadre du contrat. « Il reste possible pour la tête de réseau de soutenir financièrement son franchisé, de manière officieuse et exceptionnelle – notamment quand il est en situation de stress économique », remarque Sylvain Bartolomeu. Pour faciliter le quotidien de son partenaire, le franchiseur peut par exemple différer le paiement des redevances, lui fournir un crédit fournisseur, ou encore suspendre le paiement des marchandises quand le réseau est aussi une centrale d’achat.
« Ce n’est pas quelque chose qui est écrit, mais un deal ponctuel, entre deux acteurs qui ont chacun tout intérêt à ce que le point de vente et son activité perdurent », explique Rose Marie Moins. Mais pour qu’un tel arrangement non conventionnel soit possible, encore faut-il que le franchisé soit en bons termes avec son franchiseur. « Tout dépend de la manière dont il a travaillé dans le réseau jusque là, s’il est enclin à respecter le concept… Si les relations sont bonnes, la tête de réseau sera beaucoup plus ouvert et compréhensif », ajoute l’experte. Plus que les assurances, une bonne relation avec son franchiseur peut ainsi être un moyen efficace de se prémunir, en amont, d’une dégradation potentielle de son point de vente.
Le représentant de l’image de marque de l’enseigne
En tant que représentant de l’image de marque de son enseigne, un franchisé a pour devoir et obligation de réagir très rapidement, en mettant en oeuvre des travaux de réparation en cas de sinistre. « Il est l’ambassadeur de la marque en local, et son image doit être irréprochable, parce qu’il incarne la promesse consommateur, mais aussi parce qu’un point de vente dégradé fait fuir les clients », explique Sylvain Bartolomeu. « Même si son franchiseur est compréhensif, un franchisé peut très bien être sorti du contrat et de la marque s’il ne réagit pas et que l’image de marque est atteinte. Mais il s’agit d’un cas extrêmement rare, car la tête de réseau n’a aucun intérêt à contraindre un partenaire en difficulté », conclut Pascale Pécot.