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Non, il n’y aura pas d’“ubérisation” des services à la personne

Tribune – Le secteur des services à la personne n’échappe pas au débat : certains acteurs traditionnels craignent ainsi de se faire “ubériser” et de perdre leur place sur le marché. D’autres y voient la fin du salariat. C’est pourtant oublier les spécificités d’un secteur encore émergent et plombé par 40 % de marché noir. Par Mehdi Louali, confondateur d’Helping, plateforme de mise en relation dans le ménage à domicile.

 

“Service de mise en relation” vs. “service à la demande”

La confiance et la récurrence sont les éléments les plus importants des services à la personne, bien plus que dans la plupart des autres secteurs. En effet, alors que personne ne se plaint d’avoir un chauffeur différent à chaque trajet, il est impossible de faire entrer chaque semaine un nouvel inconnu chez soi pour s’occuper de son foyer ou de sa famille. La différence est fondamentale : dans les secteurs du transport, de l’hôtellerie ou encore de la livraison, on propose des prestations “à la demande”, dans le secteur des services à la personne ce sont des relations humaines qui se créent. Le défi principal du secteur est donc de favoriser l’émergence de cette relation, d’abord en permettant au client de trouver la bonne personne, puis en construisant un cadre légal et de confiance qui permettra à la relation de perdurer.  

“Économie post-salariale” vs. marché noir

L’“ubérisation” est parfois entendue comme l’annonce de la fin du salariat et de la protection sociale des travailleurs. Ce raccourci est-il adapté à un secteur dominé par 40 % de marché noir ? Le régime auto-entrepreneur n’est pas un modèle social forcé par les plateformes. C’est avant tout un choix pour certaines personnes qui cherchent à sortir du marché noir, à déclarer un complément de revenus, à bénéficier d’une flexibilité dans leurs horaires ou à être reconnu comme leur propre patron dans un métier trop souvent dévalorisé. À ces indépendants, une plateforme comme Helpling propose des nouveaux clients aux horaires et dans la zone géographique qu’ils souhaitent, en leur laissant la liberté d’accepter ou de de refuser ces demandes. En offrant la possibilité aux entreprises traditionnelles d’inscrire leurs salariés sur la plateforme, Helpling participe parallèlement au développement de l’emploi salarié dans le secteur. Dès lors, la question n’est pas de savoir si Helpling participe à l’avènement d’une société post-salariale. Il s’agit plutôt de comprendre comment, à travers une solution encore plus simple, elle fait concurrence au travail non déclaré et devient ainsi un vecteur d’intégration face à la précarisation liée au marché noir.

Coopération vs. concurrence

L’idée de voir des plateformes VTC collaborer avec des taxis paraît aujourd’hui difficilement envisageable. Pourtant, c’est exactement ce que propose Helpling au secteur des services à la personne : une digitalisation coopérative plutôt qu’une concurrence acharnée. L’enjeu pour les acteurs traditionnels n’est donc pas de comprendre comment “survivre” à la “plateformisation” mais comment apprendre à en tirer parti. Pour les plateformes non plus, l’enjeu n’est pas d’ubériser les acteurs traditionnels mais d’apporter une solution innovante répondant à leur besoin de transformation digitale. Sans coopération, point de salut !

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