“Gérer l’humain du bout des doigts”, avec la même dextérité et précision que celle qui caractérise sa cuisine qu’il mène à la baguette. C’est ainsi qu’il y a quelques années, le chef Thierry Marx me décrivait sa vision du management*. Et nulle question ici du martinet du Père Fouettard, mais bien des baguettes avec lesquelles il gère ses cuissons et dresse ses assiettes… Tout en finesse.
“Comme je le dis souvent à mes collaborateurs, quand vous prenez un pigeon vivant entre vos mains, vous sentez toute la force d’une entreprise. Si vous serrez trop, s’il y a trop d’ordres, vous tuez tout esprit créatif et tout esprit évolutif, poursuivait-il.
Si vous lâchez trop, c’est l’anarchie et il ne se passe rien.”
Et c’est bien là toute la complexité du management. Comme en pâtisserie ou en cuisine moléculaire, la réussite ne tient parfois qu’à quelques grammes pour un équilibre entre souplesse et autorité, compréhension et efficacité.
“S’il y a trop d’ordres, vous tuez tout esprit créatif. Si vous lâchez trop, c’est l’anarchie !”
Les réponses toutes faites à une problématique n’existent pas. Le grand défaut de nombre de managers est bien souvent de vouloir appliquer des recettes, quelles que soient leur nature profonde et la personne en face d’eux. Un jeu de dupes qui de tous côtés ne peut tenir dans la longueur. Car il est ici question d’humain !
Si on ne naît pas manager, et qu’on le devient sur le terrain, tout le monde n’est pas fait pour l’être. Patience, empathie, mais aussi conviction et clarté, sont indispensables pour se mettre à la place de l’autre sans pour autant perdre de vue l’objectif premier : faire fonctionner l’entreprise.
Attention donc dans le choix de l’enseigne que vous vous apprêtez à rejoindre. L’enquête que nous vous proposons dans notre numéro d’octobre 2015 vous permettra d’anticiper au mieux ce que cela implique.
À vous de voir si vous avez l’âme d’un Thierry Marx ou d’un chef d’orchestre que les équipes suivent à la baguette, avec enthousiasme, pour parvenir à l’harmonie parfaite.
*Interview parue dans le numéro de juin 2013 de
Courrier Cadres.