Il est possible qu’au début de votre activité vous ayez du mal à vous imposer face à votre équipe. Dans un premier temps, il faut savoir repérer le moment où la situation vous échappe avant que votre entreprise en pâtisse, puis intégrer les bases du management.
Votre franchise est lancée. Vous pensiez avoir fait le plus dur mais le management vous pose problème. Vous n’arrivez pas à vous imposer face à votre équipe. Certaines enseignes notamment dans la restauration ou encore dans le prêt-à-porter vous conduiront à diriger dès le début une équipe de collaborateurs. La bonne nouvelle, il s’agit d’une compétence qui peut s’acquérir. “Certains dirigeants ont le sens inné du management et d’autres doivent l’apprendre. Mais dans tous les cas, la méthode et la technique sont des processus qui font gagner du temps à ceux qui sont doués et aident les personnes qui rencontrent des difficultés”, explique Hélène Vecchiali, directrice de DH Conseil*. Un point de vue également partagé par Rémi Renouleau, coach et formateur en leadership et efficacité professionnelle. “Le management, ce sont d’abord des bases théoriques. Les formations spécialisées servent à les acquérir mais on apprend ensuite avec l’expérience. C’est pour cela que même un étudiant qui sort d’une école dédiée n’est pas encore opérationnel sur ce point. Il apprend au contact des problèmes”. Voilà qui est encourageant. Quel que soit votre parcours, vous pouvez apprendre à manager.
Un métier à part entière
La première chose est de repérer le moment où vous devez vous poser des questions, avant que la situation ne mette votre entreprise en péril. “Un des indicateurs clés, c’est quand une décision est prise mais qu’elle n’est pas appliquée sur le terrain par les équipes”, explique Rémi Renouleau. Or, vous imposer face à vos salariés, vous faire entendre est primordial. “Le manager doit donner une vision et une stratégie pour permettre aux collaborateurs d’utiliser leurs compétences, de les faire grandir et d’être constamment motivés”, développe Hélène Vecchiali. Cette dernière admet qu’il ne s’agit pas d’une tâche facile. “Diriger une société ou une équipe peut faire peur. On peut avoir des diplômes extraordinaires, être sorti de HEC par exemple, mais ne pas avoir appris à communiquer et à manager. Les personnes concernées se sentent alors en difficultés. Elles vont avoir peur et cela va se sentir. Cette situation peut créer un cercle vicieux”. Surtout que les collaborateurs sont de plus en plus exigeants. Alors que le management paternaliste suffisait souvent à motiver les salariés, aujourd’hui ces derniers veulent “être heureux, respectés au travail et avoir une vision. Manager est devenu un vrai métier”, explique Hélène Vecchiali.
L’art de la communication
Votre première réaction lorsque vous ne parvenez pas à vous imposer face à vos collaborateurs pourrait être de seulement faire preuve de plus de sévérité. Or, il faut d’abord vous poser des questions sur vous-même pour mettre en place les solutions adaptées. “Quelqu’un qui va se montrer sévère alors qu’il n’a pas été lui-même à la hauteur va être dévalorisé. La colère ne règle rien. Il faut apprendre les bases du management pour pouvoir faire preuve d’une grande tranquillité et être apaisé”, explique Hélène Vecchiali. Une de ces bases est la communication. Ainsi une des premières actions que préconise Rémi Renouleau lorsque vous n’arrivez pas à vous faire entendre par vos collaborateurs est le dialogue. “Il faut leur parler, leur demander ce qu’il se passe, s’ils ont compris vos instructions, plutôt que d’écrire un e-mail ou de répéter votre décision. Cela permet d’avoir une remontée d’informations qui provient directement des personnes concernées et pas juste de ce que vous imaginez”. Bien communiquer se travaille. “Il faut apprendre les bases : les questions ouvertes, savoir émettre une critique ou encore soulever un problème avec bienveillance”, ajoute Hélène Vecchiali. Vous devez normalement être en mesure de partager, informer et échanger, en bref de communiquer de façon efficace, avec votre équipe. Une fois le dialogue instauré, vous pourrez mettre en place les actions adéquates comme réajuster votre décision ou peut-être l’expliquer autrement. “Cela permet de savoir quelles sont les attentes mutuelles”, explique Rémi Renouleau.
Le charisme
Vous pouvez aussi vous intéresser à votre charisme. Même s’il n’est pas facile d’avouer que l’on en manque, faire ce constat permet de travailler dessus. “Certaines personnes en ont de façon naturelle mais cela peut être travaillé”, explique Rémi Renouleau. “Il y a plusieurs points. Il s’agit de la maîtrise des émotions, de la qualité de la présence. Cela concerne la communication non verbale, comment je me déplace par exemple. Ai-je le buste bien droit ou les épaules rentrées vers l’avant ? Dans le premier cas, cela donne l’impression de quelqu’un qui a l’air assuré et plutôt solide. Dans le second, cela peut donner l’image d’une personne qui n’est pas sûre d’elle”. Et le charisme jouerait aussi sur la qualité du discours. “Afin d’avoir une communication claire et impactante”.
Esprit d’équipe
Se peut-il que le problème vienne de vos collaborateurs et pas du tout de vous ? “Il est possible que le dirigeant repère une personne qui n’est vraiment pas bonne. Mais s’il a cette impression pour toute l’équipe, il faut qu’il se pose des questions sur lui-même”, tempère Hélène Vecchiali. Au-delà de la communication, d’autres éléments clés peuvent être travaillés. Hélène Vecchiali cite aussi le management situationnel. “Il s’agit de savoir repérer les compétences des collaborateurs et leur motivation. Une fois que l’on sait cela, les manager devient très facile. On va pouvoir les faire grandir et déléguer”, explique Hélène Vecchiali. Elle ajoute également la cohésion d’équipe. “Il est important de savoir faire en sorte que les collaborateurs s’entendent bien, communiquent ensemble afin qu’ils puissent donner le meilleur d’eux-mêmes”.
* Et auteure de “Mettre les pervers échec et mat”, éditions Marabout.