Le chiffre d’affaires réalisé par un franchiseur est trop souvent considéré comme un élément de succès du concept, or il n’est généralement pas représentatif de la rentabilité d’un point de vente de son réseau. Il peut être, en effet, composé du chiffre d’affaires de ses différentes succursales ou encore de sa structure franchiseur. Par Jean-Marc Aubault, associé KPMG et directeur national filière franchise & réseaux.
Les chiffres clés d’un réseau de franchise doivent être évalués par unité, en moyenne et par groupe d’unités franchisées homogènes, déterminés en fonction de critères comme le nombre de mois d’exploitation, la superficie du point de vente et la qualité d’emplacement….
Les éléments à étudier dans les comptes du franchiseur
3 éléments dans le compte de résultat
– le chiffre d’affaires : il convient de voir sa composition ;
– les frais de personnel ;
– le résultat de l’exercice : bénéfice ou perte. Il est important de bien analyser la répartition du compte de résultat. Ainsi, une perte importante n’aura pas la même signification si elle est due à des éléments exceptionnels ou si elle est associée à une forte baisse de la marge commerciale (liée à l’exploitation).
3 éléments dans le Sig (Solde intermédiaire de gestion)
– l’Excédent brut d’exploitation (EBE) : il indique la rentabilité du système de production d’une entreprise. Le connaître est indispensable pour toute entreprise, car il permet de confronter le chiffre d’affaires hors taxes avec tous les frais engagés pour produire. Si l’EBE est positif, cela signifie que l’entreprise vend plus cher qu’elle ne produit. Si à l’inverse il est négatif, l’entreprise perd de l’argent ;
– la marge brute : elle est un indicateur qui permet de mesurer si oui ou non l’activité d’une entreprise peut dégager un bénéfice. De cette notion de marge brute peut ensuite découler le taux de marge. L’intérêt pour une entreprise est de calculer la marge brute et le taux de marge non seulement sur l’ensemble de son activité, mais aussi sur différentes familles de prestations. Cela permet ainsi de savoir, dans le chiffre d’affaires global, quel est le niveau de marge de chaque activité ;
– la Caf (Capacité d’autofinancement) : donnée essentielle pour le banquier permettant de faire face aux besoins de financement (réalisation des investissements, versement des dividendes, remboursement des comptes courants, des prêts bancaires et règlements des dettes).
2 éléments dans le Bilan
– les capitaux propres : leur rôle est double. Leur première fonction est de financer une partie de l’investissement. Mais leur objet le plus important est de servir de garantie aux créanciers de l’entreprise qui financent l’autre partie de l’investissement. Le coût des capitaux propres intègre donc une prime de risque. Au total, l’importance du montant des capitaux propres témoigne du niveau de risque qu’acceptent de courir les actionnaires (le franchiseur).
Plus généralement, les apports, qu’ils soient effectués en capital ou en compte courant, permettront de financer son lancement ou son développement, à condition que l’associé ou l’actionnaire (le franchiseur) ne demande pas le remboursement de son compte courant.
– le poste client : la satisfaction des franchisés au sein d’un réseau peut être mesurée grâce à l’actif du bilan, par l’évolution du poste “créances clients”. Si ce poste est en augmentation significative, en dehors d’un développement fort du nombre de franchisés, cela peut montrer que les franchisés sont réticents à payer les royalties. On peut en déduire des difficultés financières des franchisés ou un mécontentement via un retard de paiement.
