L’indépendance juridique du franchisé implique qu’il est seul responsable de son projet de création d’entreprise : c’est donc de son propre chef qu’il réalise l’analyse économique et personnelle du projet, et fait le choix du réseau de franchise. Par Michel Kahn, président de l’Iref (Fédération des réseaux européens de partenariat et de franchise).
Le franchisé doit vérifier en premier lieu qu’il possède bien les qualités requises pour entrer en franchise, ainsi que la bonne attitude. “Connais-toi toi-même”, préconisait Socrate … pour savoir si tu as un profil de franchisé, pourrait-on spécifier en l’occurrence. Il n’est pas un luxe aujourd’hui pour le candidat de mener un travail d’introspection et d’examiner ses propres dispositions à devenir un franchisé.
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Discuter, dialoguer avec le franchiseur reste la meilleure solution pour ce faire. D’une manière générale, le candidat gagnera en objectivité à se confronter à des tiers informés, fussent-ils franchiseur, franchisé ou conseil (à ce titre, des solutions d’accompagnement proches du coaching existent pour clarifier vos motivations de futur franchisé). Ainsi, le candidat devra valider s’il a, d’une part, les qualités entrepreneuriales (compétences en gestion, en management, sens commercial, niveau d’aversion au risque, capacité à investir de son temps, etc.) et d’autre part, l’“étoffe” d’un franchisé, à savoir :
– être capable de se soumettre à une discipline de réseau et être prêt à appliquer le concept élaboré par un autre ;
– avoir l’esprit suffisamment souple pour assimiler la formation qui lui sera dispensée ;
– être en mesure de faire abstraction des habitudes qu’il pourrait avoir prises dans le domaine d’activité choisi ;
– posséder à la fois les qualités de stabilité, de dynamisme et d’adaptabilité requis par la nature évolutive du système ;
– être enthousiaste et persévérant ;
– enfin avoir – et il faut insister sur ce point – la capacité d’agir en réelle interdépendance avec la tête de réseau comme avec ses pairs franchisés. Cela implique de savoir vivre un état de dépendance sain vis-à-vis de l’enseigne, notamment savoir faire preuve d’humilité pour apprendre et progresser sans “tomber dans la demande de sauvetage”, et en même temps, savoir faire preuve de suffisamment d’initiative pour se donner les chances de réaliser ses propres objectifs.
Dans le cas où il ne satisferait pas à l’ensemble de ces critères, on ne saurait trop lui conseiller – si le franchiseur ne l’a déjà fait à l’issue de l’entretien – d’abandonner toute intention d’entrer dans une chaîne. Il s’y trouverait, en effet, mal à l’aise et courrait infailliblement à l’échec. Il vaut mieux savoir se retirer à temps, quitte à devoir faire le deuil d’un vieux rêve, que de se mettre en danger professionnel et patrimonial.